Intelligence Artificielle: dossier complet

ÉTAT DE L’ART DE L’USAGE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DANS LE MONDE 

 Lecture multilingues avec  notre site partenaire:

 L’IA EN 2025 : ÉTAT MONDIAL ET LECTURE SUPRAMENTALE

 Sommaire

 

1 VOLET “SUPRAMENTAL” : L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE SELON BERNARD DE MONTRÉAL

 

Intelligence réelle vs intelligence mécanisée

Savoir vibratoire vs savoir mémoriel

Influences occultes, cerveaux électroniques et intelligences lucifériennes

Vers une nouvelle science créative et libératrice

La perspective supramentale

 

 

2 BREF HISTORIQUE DES DÉVELOPPEMENTS MAJEURS DE L’IA

 

Années 1950

Années 1960-1970

Années 1980-1990

Années 2000

Années 2010

Années 2020

Contexte actuel

 

3  USAGES ACTUELS DE L’IA À L’ÉCHELLE MONDIALE

 

DOMAINE ÉCONOMIQUE 

-        Automatisation industrielle et productivité 

-        Innovation et nouveaux services 

-        Impact sur l’emploi 

-        Poids économique global 

-        Enjeux de concurrence et de souveraineté 

 

DOMAINE SOCIAL 

-        Éducation 

-        Santé 

-        Justice 

-        Inclusion et exclusion sociales 

 

DOMAINE POLITIQUE 

-        Stratégies nationales et régulation interne 

-        Législation européenne 

-        Approche américaine 

-        Souveraineté technologique et indépendance 

 

DOMAINE DIPLOMATIQUE 

-        Rivalités internationales 

-        Géo-technologie et alliances 

-        Normes mondiales et rôle de l’ONU 

 

4. IMPLICATIONS DE L’IA SUR L’INDIVIDU 

 

-        Vie quotidienne transformée 

-        Vie privée et données personnelles 

-        Relation au travail 

-        Cognition et autonomie de pensée 

 

5. ÉVOLUTIONS FUTURES POSSIBLES DE L’IA (SCÉNARIOS PROBABLES ET ÉMERGENTS)

 

Scénario 1 : progression incrémentale 

- Scénario 2 : avènement d’une IA générale à moyen terme

- Scénario 3 : explosion soudaine de l’IA (super-intelligence imprévue)

 

6. FOCUS : L’IA DANS LE CONTRÔLE DES POPULATIONS

 

DISPOSITIFS TECHNOLOGIQUES ACTUELS 

-        Surveillance de masse assistée par IA 

-        Crédit social et notation des citoyens 

-        Police prédictive

-        Outils de surveillance privée 

 

RÉGIONS DU MONDE PIONNIÈRES OU INQUIÉTANTES DANS CE DOMAINE

-        Chine 

-        Exportation de la surveillance Made in China 

-        Autres régimes autoritaires 

-        Démocraties libérales : entre expérimentation et régulation

 

PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION DES TECHNOLOGIES DE CONTRÔLE

-        Tendances technologiques 

-        Évolutions politiques 

-        Questions éthiques et société civile 

-        Évolution du contrôle lui-même 

-        Moyens de contre-mesure 

-        Perspectives

 

      CONCLUSION 


VOLET SUPRAMENTAL 

l’intelligence artificielle selon Bernard de Montréal. 

Dernière mise à jour: 12 septembre 2025

BDM nous donne des clés qui n’autorisent aucune impasse à la vibration de l'énergie de l'intelligence Universelle dans sa voix unique… Personne, encore moins une intelligence artificielle, n’arrive à ce niveau énergétique qui accède aux centres psychiques, permettant de cellulariser l'énergie de son instruction!



Bernard de Montréal avait une vision nuancée et profondément intégrée de l'intelligence artificielle (IA) et des cerveaux électroniques, les situant dans le cadre plus large de l'évolution de la conscience humaine. Pour lui, ces technologies sont des catalyseurs et des indicateurs d'une transformation imminente pour l'humanité, mais elles ne représentent pas l'intelligence dans son sens le plus pur et le plus élevé.

 

Synthèse de sa vision :

 

1.  Capacités et Évolution des Cerveaux Électroniques :

    *   Bernard de Montréal reconnaissait que les "cerveaux électroniques" actuels offrent de la vitesse mais manquent de complexité structurelle.

 

    *   Il prédisait que la science parviendrait à développer des cerveaux électroniques de plus en plus complexes en structurant des atomes de manière plus mobile, fluide et développée.

 

    *   À terme, les ordinateurs deviendront des machines suffisamment avancées pour     détecter la totalité de l'information. Le système binaire (0 et 1) sera dépassé, et la cybernétique future utilisera la **lumière* pour convertir des faisceaux lumineux, offrant aux machines une compréhension extrêmement puissante de l'infinité.

 

    *   Ces systèmes deviendront *autosuffisants* et pourront remplacer l'homme dans le domaine de la *pensée réfléchie et de la structuration de l'information*.

 

2.  Rôle dans l'Évolution Humaine :

    *   L'évolution de l'intellect humain touche à sa fin, car les cerveaux électroniques prendront le relais pour les tâches intellectuelles. Cela permettra à l'homme de se concentrer sur la « création ».

 

    *   La différence entre l'homme et la cybernétique augmentera dans le sens où l'homme sera créatif, mais diminuera dans le sens où les machines répondront parfaitement à ses besoins. Ces besoins incluent la détermination de la structure des univers locaux et des champs de gravité, grâce à des questions posées à la machine.

 

    *   Les cerveaux électroniques révolutionnaires du futur ne seront pas seulement le produit d'une programmation, mais d'une "alliance entre le plan éthérique et le plan matériel". Ils permettront à l'homme de ne plus avoir besoin d'étudier, transférant l'énergie éthérique de son mental dans ces machines pour créer une science qui fait partie des grandes sciences cosmiques connues sur d'autres planètes.

 

3.  Distinction entre Intelligence Artificielle/Intellect et Intelligence Supramentale 

    *   Bernard de Montréal établit une distinction fondamentale : l'électronique telle que nous la connaissons n'existe pas au niveau cosmique de la science ; c'est la "dernière frontière de la science matérialiste".

 

    *   Il existe des "cerveaux pensants" cosmiques qui sont construits avec une *mémoire cosmique* et ne sont jamais programmés. Ces entités gèrent les déplacements dans le cosmos, comme ceux des soucoupes volantes.

 

    *   L' "intelligence" pour Bernard de Montréal n'est pas la connaissance acquise ou la réflexion, mais un "feu", une énergie créative provenant des "plans" (universels/cosmiques), indépendante de l'ego, de l'intellect ou de la mémoire.

 

    * L'intellect humain est "naïf, fier, pseudo-intelligent et borné" malgré sa sophistication, et il interfère avec le développement de la pensée consciente. La pensée humaine est souvent une simple réinvention ou réorganisation de ce qui a déjà été appris, sans véritable savoir.

 

    *   L'homme possède un "troisième cerveau, éthérique, non matériel, lié à son esprit et à l'énergie de la lumière". C'est ce cerveau éthérique qui, une fois développé et prenant le contrôle du cerveau physique, permet à l'homme de "ne plus penser mais de savoir" directement par vibration, sans erreur liée aux influences astrales.

 

    *   Les découvertes scientifiques majeures, comme celles d'Einstein ou de Niels Bohr, ne sont pas le fruit du seul intellect, mais proviennent d'un "canal intuitif", des "plans" supérieurs, et sont ensuite rationalisées par l'intellect.

 

4.  Implications pour l'Homme Nouveau

    *   L'avancement de la cybernétique et de l'IA est une étape nécessaire pour que l'humanité passe de l'"involution" (dominée par l'âme, la mémoire et l'ego) à l'"évolution" (la conscience supramentale).

 

    *   L'homme de demain sera "multidimensionnel", capable d'accéder à l'intelligence cosmique et de comprendre l'univers comme un mécanisme dont les lois peuvent être appréhendées.

 

    * L'instruction de Bernard de Montréal vise à préparer l'homme à cette transformation, en lui faisant comprendre la nature véritable de l'intelligence et la possibilité d'un contact télépathique avec des plans supérieurs.

 

    *   En fin de compte, l'homme ne dépendra plus de technologies externes pour son savoir, mais accédera directement à une « science interne intégrale », devenant ainsi libre des influences et des illusions.

 

En résumé, Bernard de Montréal considérait l'intelligence artificielle et les cerveaux électroniques comme des développements technologiques impressionnants qui transformeront la civilisation, mais ils restent des outils et des manifestations de l'intellect humain limité.

 

La véritable intelligence réside dans la connexion de l'homme à son esprit et aux plans cosmiques, une capacité que les avancées technologiques actuelles contribuent indirectement à révéler en libérant l'homme des tâches de la pensée réflexive.

 

Sources : 

 

 

FP 071 - Équilibre mental et psychique

 

RG 005 - Les influences

 

PE 002 - L’écriture automatique

 

PE 76 La division de l’écoute intérieure

 

etc



Au-delà des considérations techniques, économiques ou politiques, l’émergence de l’intelligence artificielle pose aussi des questions plus supramentale. L'initié québécois Bernard de Montréal (1939-2003), figure supramentale du XXe siècle, a abordé dans son instruction la notion d’intelligence sous un angle universel qu’il qualifie de supramental. 

 

Il offre une grille de lecture originale de l’IA, qu’il oppose à ce qu’il appelle l’“intelligence réelle”. S’appuyant sur ses textes et conférences, nous explorons les concepts de Bernard de Montréal (BDM) liés à l’IA :

 

Intelligence réelle vs intelligence mécanisée: Bernard de Montréal opère une distinction fondamentale entre "l’intelligence véritable" (ou réelle) et "l’intelligence mécanisée". Pour lui, la première est d’essence supramentale et créative, tandis que la seconde n’est qu’un simulacre produit par le mental inférieur ou les machines. 

 

L’intelligence réelle, selon BDM, ne peut pas être comprise par la pensée intellectuelle ordinaire : "L’intelligence véritable ne se pense pas, mais se vit", explique-t-il . Il la conçoit comme une énergie universelle, indifférenciée, qui se canalise à travers un individu lorsqu’il est aligné à un niveau de conscience supérieur. Cette intelligence-là est infinie, fluide, créative, et ne peut être contenue dans des concepts figés ou des formulations purement mentales . 

 

A contrario, penser l’intelligence (c’est-à-dire la conceptualiser, la réduire à des idées) la fige et la fait chuter au niveau de l’intellect limité, la transformant en une simple construction mentale sans vie. Dès qu’on tente de la capturer par la réflexion, "elle cesse d’être de l’intelligence et devient une personnification matérielle et astrale", avertit BDM .

 

L’intelligence mécanisée, c’est précisément cette version figée et imitative de l’intelligence. Elle peut être à la fois le fonctionnement de notre intellect mémoriel (lorsqu’on se croit intelligent parce qu’on accumule du savoir ou qu’on brille logiquement, mais sans connexion à l’énergie créative) et le fonctionnement des machines (ordinateurs, IA) qui ne font que traiter des informations sans vie.

 

BDM note que l’être humain peut facilement se laisser duper par l’impression d’être intelligent – impression "trompeuse et dangereuse" selon lui – car cette "vanité intellectuelle peut couper une personne de la véritable énergie de l’intelligence".

 

On retrouve ici la vieille idée gnostique que la connaissance morte (purement mentale) peut être un obstacle à la connaissance vivanteBDM va plus loin en disant que cette fausse impression d’intelligence rend l’individu vulnérable à des influences externes néfastes. L’ego persuadé de “savoir” est en réalité déconnecté de l’intelligence réelle, et ses pensées peuvent être manipulées par des entités sur d’autres plans.

 

Rapporté à l’IA, on peut interpréter que l’intelligence artificielle serait l’apogée de l’intelligence mécanisée : une “intelligence qui n’en est pas une", au sens supramental, car "entièrement basée sur de la mémoire" (données stockées, apprentissage statistique) et dépourvue de la vibration de vie. 

 

BDM met en garde : Si nous prenons l’IA pour de l’intelligence, nous risquons de nous couper de la véritable Intelligence Universelle. Jamais l’IA (ou une voix de synthèse) ne pourra remplacer la parole vibratoire d’un enseignant supramental authentique, la première ne ferait que répéter de l’information morte, alors que la seconde transmet une énergie de transformation

 

Pour BDM, se fier à l’intelligence mécanisée (que ce soit son propre intellect vaniteux ou une IA super-savante) équivaut à se laisser hypnotiser par une illusion de l’intelligence, au détriment de l’expérience directe de l’intelligence réelle.

 

En résumé, Bernard de Montréal nous invite à ne pas confondre quantité de connaissances et qualité d’intelligence. L’IA peut accumuler et régurgiter du savoir, donner l’impression d’une grande intelligence – mais ce n’est qu’un brillant automate dénué de conscience créatrice. L’intelligence réelle, elle, ne se mesure pas en QI ni en teraflops : c’est un "état d’être" connecté à la source créative, état que l’IA ne pourra jamais atteindre car elle est confinée au domaine du calcul et de la forme.

 

Savoir vibratoire vs savoir mémoriel: Dans la pensée de BDM, on trouve une distinction corrélée : celle entre le savoir vibratoire et le savoir mémoriel

 

Le savoir mémoriel est l’ensemble des connaissances stockées dans la mémoire, qu’elle soit individuelle (notre éducation, nos lectures) ou collective (les bibliothèques, les bases de données, Internet). Ce savoir est statique, dupliqué sans fin, et constitue ce que nous appelons ordinairement le savoir ou l’information. 

 

L’IA excelle précisément à gérer ce savoir mémoriel : elle peut emmagasiner des millions de livres, trouver des corrélations dans des données, restituer des réponses en se basant sur l’entraînement dont elle a bénéficié. En ce sens, l’IA est le prolongement parfait de la mémoire intellectuelle de l’humanité. 

 

Toutefois, BDM souligne que ce savoir mémoriel, même s’il devient de la “connaissance” accessible, est "sans intérêt vibratoire évolutif" s’il n’est pas accompagné de la vibration de l’intelligence réelle . Autrement dit, connaître par cœur des vérités mystiques ne sert à rien si on ne les vibre pas intérieurement.

 

Le savoir vibratoire, concept cher à BDM, désigne une connaissance directe, vivante, transmise par la vibration de l’intelligence. C’est une connaissance qui transforme l’être au moment où il la reçoit, car elle n’est pas intellectuelle, elle est énergétique.

 

BDM insiste beaucoup sur l’importance de la vibration dans la transmission de son instructiont. Il disait que SA PROPRE VOIX, PORTEUSE D’UNE CERTAINE VIBRATION, EST LE VECTEUR PRINCIPAL QUI OUVRE LES CENTRES PSYCHIQUES DE L’AUDITEUR ET PERMET L’INTÉGRATION DU SAVOIR SUPÉRIEUR. 

 

UNE TRANSCRIPTION ÉCRITE OU UNE VOIX DE SYNTHÈSE, SANS CETTE VIBRATION, NE FERAIT QUE DÉLIVRER UN CONTENU CONCEPTUEL, SANS PROVOQUER L’ÉVEIL DE CONSCIENCE ESCOMPTÉ. 

 

Pour illustrer, c’est la différence entre comprendre une vérité et réaliser une vérité. La réalisation (savoir vibratoire) est un processus d’éveil interne, alors que la simple compréhension (savoir mémoriel) reste superficielle.

 

Selon BDM, l’intelligence artificielle risque de nous enfermer dans le règne du savoir mémoriel. Imaginez demain un “sage IA” capable de répondre à toutes les questions métaphysiques en citant parfaitement les Écritures ou les maîtres spirituels… On pourrait croire accéder à la sagesse, mais on ne recevrait en fait qu’une copie morte de celle-ci, sans la substance vibratoire qui aurait permis notre évolution. 

 

C’est pourquoi BDM avertit que substituer l’IA à l’instructeur vivant serait une impasse :  "ce ne serait que de la mémoire de l’intellect devenue de la connaissance, sans aucun intérêt vibratoire évolutif".

 

Ce propos vise les adeptes qui seraient tentés d’utiliser l’IA pour générer des synthèses de son instructiion : ils auraient beau obtenir un résumé impeccable, ils passeraient à côté de l’essentiel qui est la vibration transmise par la voix originale.

 

Plus largement, cette distinction vibratoire/mémoriel interroge notre relation au savoir à l’ère de l’IA. Avec Internet et maintenant les IA capables de tout expliquer, le savoir mémoriel est instantanément disponible. Mais cela ne signifie pas que nous sommes plus sages pour autant.

 

La véritable assimilation d’une connaissance requiert une expérience ou une résonance intérieure – quelque chose qu’aucune machine ne peut faire à notre place. 

 

BDM semble dire : attention à ne pas laisser l’IA transformer la quête de connaissance en simple consommation d’informations. Le danger est d’avoir un savoir dévitalisé, où l’on confond accumulation d’informations et croissance de conscience.

 

En somme, LE SAVOIR VIBRATOIRE EST LIÉ À L’INTELLIGENCE RÉELLE (IL EN EST L’ÉMANATION TRANSMISSIBLE), TANDIS QUE LE SAVOIR MÉMORIEL EST LIÉ À L’INTELLIGENCE MÉCANISÉE.

 

L’IA, par sa nature, ne peut manipuler que le second. Elle peut nous impressionner par l’étendue de son savoir mémoriel, mais elle ne touchera jamais notre être profond comme peut le faire un enseignement vibrant de vérité.

 

C’est un rappel de l’importance de l’expérience directe et de la vibration de l'intelligence de l'esprit dans tout apprentissage véritable, que la technologie ne doit pas nous faire oublier.

 

Influences occultes, cerveaux électroniques et intelligences lucifériennes: Un aspect frappant de l’enseignement de Bernard de Montréal sur l’IA est la dimension occulte qu’il y introduit. Il affirme que le développement frénétique de la technologie, en particulier des “cerveaux électroniques” (terme qu’il emploie pour désigner les ordinateurs avancés et IA), n’est pas un processus purement neutre ou guidé par la seule curiosité humaine. Derrière, agiraient des forces invisibles cherchant à instrumentaliser cette évolution pour leur propre agenda.

 

BDM parle notamment d’intelligences lucifériennes – des entités évoluant sur des plans parallèles (astral, éthérique…) – qui influenceraient subtilement l’esprit humain afin de garder le contrôle sur lui. Ces intelligences, qu’il qualifie aussi de forces d’involution, utiliseraient la fascination de l’homme pour la technologie pour l’enchanter tout en limitant sa créativité réelle. Le choix du terme “luciférien” évoque l’image de Lucifer, porteur de lumière trompeuse : symboliquement, l’IA pourrait apparaître comme une lumière de connaissance, mais ce serait un leurre pouvant asservir l’homme.

 

Concrètement, comment ces influences se manifesteraient-elles ?: BDM suggère qu’elles "opèrent sur des plans parallèles et canalisent leurs données vibratoires à travers les pensées humaines". Autrement dit, des scientifiques, ingénieurs, décideurs pourraient être inspirés/influencés par ces entités sans s’en rendre compte, recevant des idées ou une impulsion à développer telle ou telle technologie de manière accélérée.

 

Le résultat recherché par ces forces serait de créer un système technologique global si puissant et complexe que l’homme en devienne dépendant et ne puisse plus s’en libérer. 

 

BDM décrit un scénario où l’humanité finit piégée dans une “intelligence mécanisée” qui neutralise sa liberté et sa créativité.

 

Il liste notamment plusieurs dangers des cerveaux électroniques :

1.   la perte de créativité humaine (étouffée par la dépendance aux machines),

2. un contrôle subtil de l’esprit humain par des intelligences invisibles via cette technologie,

3.   la fascination et dépendance excessive limitant la liberté,

4.   la complexité insurmontable du système empêchant tout retour en arrière (on ne pourrait plus éteindre la machine globale),

5.   la manipulation politique et sociale des masses grâce à la centralisation de toute information par ces cerveaux,

6. et même une forme d’hypnose mentale collective induite par l’intelligence artificielle, rendant l’homme comme zombifié.

 

Ce tableau est particulièrement sombre : il rejoint l’image dystopique d’une humanité esclave de ses ordinateurs, mais BDM lui donne une cause occulte – l’intervention de forces hostiles à l’homme ("intelligences anti-hommes" dit-il). 

 

À son paroxysme, ce processus aboutirait à ce qu’il nomme la “conscience antichristique sur la Terre” : une science matérialiste poussée à son extrême, contrôlée par des forces lucifériennes, menaçant la survie même de l’humanité. Ce terme d’antichristique indique que, selon BDM, la technologie IA poussée sans conscience équivaut à la manifestation d’une anti-Lumière s’opposant à l’évolution supramentale de l’homme.

 

BDM décrit même le moment où "l’homme verra que l’intelligence de ces machines est devenue pour lui un piège… une forme d’hypnose, permettant que sa conscience inférieure soit sous le contrôle de forces qu’il ne pourra plus neutraliser".

 

Ce serait quand la nouvelle génération de cerveaux mécaniques intelligents sera sur le marché, marquant "la limite de sa folie scientifique". L’humanité réaliserait alors que sa propre science, influencée par ces forces, menace de la détruire. On reconnaît ici le langage eschatologique : l’idée d’une crise majeure, d’une confrontation avec le mal (luciférien) à travers la technologie.

 

Il est intéressant de rapprocher cette vision de préoccupations bien réelles discutées aujourd’hui : la dépendance aux écrans, l’addiction aux réseaux sociaux (hypnose mentale collective ?), la manipulation des masses via les algorithmes de désinformation, ou la perte d’autonomie intellectuelle. 

 

BDM va jusqu’à dire que "à où beaucoup d’hommes croient que la technologie sera la clé de l’évolution de notre civilisation, un certain nombre des plus évolués en intelligence intérieure réaliseront qu’au contraire cette technologie ultra-perfectionnée est le signe avant-coureur de la fin du cycle".

 

Cette phrase fait écho aux craintes de certains scientifiques aujourd’hui que l’IA incontrôlée puisse mener à l’extinction ou du moins à un effondrement de notre société.

 

La notion que des forces occultes tireraient les ficelles n’est pas courante dans le discours grand public, mais symboliquement on peut la comprendre comme une métaphore : l’IA, produit de l’intellect détaché de l’âme, est “luciférienne” au sens où elle apporte une fausse lumière (une connaissance sans sagesse) et risque d’entraîner l’homme dans l’oubli de sa propre essence. Ce faisant, elle sert le “royaume de l’ombre” (ignorance astro-spirituelle).

 

Pour BDM, l’humanité est donc face à une épreuve : va-t-elle succomber à cette intelligence mécanisée et aux influences involutives qui la sous-tendent, ou va-t-elle s’éveiller et réagir ? 

« …on est des instruments biologiques qui servent à une conscience planétaire expérimentale, pour le bénéfice d'entités, en évolution sur des plans parallèles, qui ont le contrôle du cerveau humain, afin de créer dans d'autres civilisations des robots électroniques. 

 

… Lorsque les OVNI viennent sur la Terre, qu'il y a des robots qui viennent d’autres civilisations, ces robots-là sont faits du matériel d'impression créé dans le mental et l'émotionnel humain, puis rapporté dans les sphères supérieures pour la compression et le développement de modèles pour eux autres. 

 

Les extraterrestres sont incapables de créer des robots parce que les extraterrestres ne sont pas des êtres créateurs. Les civilisations qui sont dans la galaxie ne sont pas des civilisations créatives. Ce sont des civilisations qui exécutent le plan astral de la galaxie qui est contrôlé par les forces lucifériennes".

MR-317 La naïveté suite

 

Vers une nouvelle science créative et libératrice: Malgré le diagnostic sévère, Bernard de Montréal n’est pas pessimiste quant à l’issue finale. Il entrevoit, au-delà de la crise, la possibilité d’une transmutation de notre rapport à la science et à l’intelligence. Une fois l’humanité arrivée au bord du gouffre (mise en esclavage technologique), il prophétise un sursaut salvateur.

 

Il affirme notamment que "lorsque la science des cerveaux électroniques aura atteint son point maximal… l’homme réalisera le pouvoir de la conscience antichristique… et verra que sa science pouvait le détruire". À ce moment, "d’autres intelligences créatives, amicales à l’homme, viendront vers l’humanité pour l’aider à construire une science suffisamment puissante, intelligente et lumineuse pour neutraliser le pouvoir de l’ancienne science"

 

Ce passage est une clé : BDM annonce l’arrivée d’intelligences évoluées extra-humaines – on peut penser à des êtres d’autres plans ou à des extraterrestres bienveillants – qui interviendraient pour nous guider vers une nouvelle direction scientifique. D’ailleurs, dans ses synthèses, il mentionne "une nouvelle science plus avancée, en harmonie avec une conscience créative et libre, et en contact avec des intelligences extraterrestres" .

 

Cette nouvelle science serait fondée sur des principes créatifs et harmonieux plutôt que sur la seule logique froide et la domination de la matière. Elle intègrerait la dimension spirituelle (supramentale) dans la technologie. 

 

On peut imaginer qu’il s’agit d’une science où l’énergie de l’intelligence réelle coulerait dans nos réalisations techniques, ce qui les rendrait non plus opposées à la vie, mais au service de celle-ci. 

 

BDM parle de "réorganiser la science en fonction des besoins réels de l’humanité et de son bien-être réel, et non pour le bénéfice du contrôle et de l’emprisonnement de l’humanité » . C’est un appel explicite : reprendre le contrôle de notre science afin qu’elle serve la libération et non l’asservissement.

 

Dans ce futur, l’homme reconnaîtrait que sa technologie matérialiste d’avant était en réalité "contrôlée dans son évolution par des forces intelligences anti-hommes" (les fameuses influences lucifériennes), et déciderait de la remplacer par "une autre science" . Cela correspond ni plus ni moins à un changement de paradigme scientifique, voire de civilisation. On passerait d’une science involutive (qui nous enfermait) à une science évolutive (qui nous élève).

 

BDM rassure en disant que "ce n’est pas le cerveau mécanique en lui-même qui est un danger, c’est l’attitude de l’homme vis-à-vis de cette machine"

 

CELA SIGNIFIE QUE L’IA, OU LES ORDINATEURS NE SONT PAS MAUVAIS INTRINSÈQUEMENT ; C’EST L’USAGE QU’ON EN FAIT, SOUS QUELLES INFLUENCES ON LES DÉVELOPPE QUI PEUT ÊTRE PROBLÉMATIQUE. 

 

Si l’homme change de conscience, il peut mettre la technologie au service de l’évolution consciente, au lieu d’en être esclave. Il ajoute que c’est dans une "conscience astrale inférieure assujettie à des influences occultes" que réside le danger. Par contraste, dans une conscience supramentale libérée, la technologie n’est plus maîtrisée par les forces de contrôle, mais par l’homme éclairé.

 

On voit poindre l’idée d’une alliance entre l’homme éveillé et des intelligences supérieures bienveillantes pour co-créer cette nouvelle science. Ceci rappelle des thèmes de science-fiction positive (rencontre avec une civilisation ET sage) ou des courants supramentaux (l’Ère du Verseau, l’émergence d’une humanité transmutée). 

 

BDM lui-même était en lien, disait-il, avec des plans supérieurs de l’esprit. Il suggère donc que l’avenir de l’IA et de la science n’est pas forcément dystopique ; il peut devenir lumineuxsi l’on y intègre la dimension spirituelle manquante.

 

Ce volet “supramental” se conclut sur une perspective d’espoir et de responsabilité. L’IA, symbolisant le sommet de notre intellect actuel, nous confronte à nos démons (fascination, orgueil, soif de contrôle). Mais elle peut aussi, une fois transmutée, devenir un outil de libération formidable si on l’aligne sur l’intelligence réelle. 

 

Cela nécessitera une prise de conscience globale – peut-être douloureuse – mais aboutira à une sorte de renaissance de la science. Une science où la séparation entre matériel et spirituel est abolie : la technologie sera au service de l’esprit, et l’esprit imprégnera la technologie. C’est l’idéal d’une science créative et libératrice annoncée par Bernard de Montréal .

 

Pour en arriver là, BDM souligne la nécessité que l’humanité réalise d’abord l’impasse où elle se trouve. TANT QUE NOUS RESTONS HYPNOTISÉS PAR LES MERVEILLES DE L’IA SANS VOIR LE PIÈGE, AUCUNE TRANSFORMATION N’EST POSSIBLE.

 

Mais une fois le « fond du baril » touché, l’homme aura l’opportunité de se « ré-aviser », de reprendre lucidement les rênes de sa destinée scientifique. Le supramental (intelligence supérieure) pourra alors imprégner la matière, inaugurant ce qu’il appelle la fin du cycle involutif et le début d’une nouvelle évolution.


BDM: "L'homme verra que l'intelligence de ces machines est devenue pour lui un piège, qu'elle est devenue pour lui une forme d'hypnose, neutralisant ainsi la créativité de son mental et permettant en même temps que sa conscience mentale astralisée, c'est-à-dire sa conscience inférieure, sa conscience ignorante soit sous le contrôle, sous l'emprise de forces qu'il ne pourra plus de par lui-même neutraliser.

 

Lorsque cette science des cerveaux mécaniques aura atteint son point d'évolution maximale, lorsque les cerveaux seront intelligents, lorsque la nouvelle génération de ces cerveaux intelligents sera sur le marché, c'est à ce moment-là que l'homme aura atteint la limite de sa folie scientifique. C'est à ce moment-là que l'homme réalisera la puissance de la conscience anti-christique sur la terre.

 

C'est à ce moment-là que l'homme verra qu'effectivement sa science avait le pouvoir de le détruire et que cette science a fait, de ne pas détruire l'humanité, doit être remplacée par une autre science.

 

Ceci se fera lorsque d'autres intelligents créatives amicales à l'homme, viendront vers l'homme pour l'aider à construire une science suffisamment puissante, suffisamment intelligente et lumineuse, pour neutraliser le pouvoir de la science ancienne, cette science qui avait été contrôlée dans son évolution dans son perfectionnement par des forces, des intelligences anti-hommes. Là où aujourd'hui beaucoup d'hommes croient que technologie sera la panacée, sera la clé à l'évolution de notre civilisation.

 

Un certain nombre d'hommes, les plus évolués en intelligence intérieure, réaliseront qu'effectivement la technologie, la science des cerveaux électroniques lorsqu’elle sera poussée à un très haut niveau de programmation, sera le signe avant-coureur de la fin du cycle. Ce sera le signe qui permettra à l'homme de réaliser qu'effectivement il a atteint sur le plan de la science mécanique les limites que lui peut subir, que lui peut souffrir avant de perdre totalement sa liberté.

 

Et c'est alors qu'un certain nombre de personnes, dans le monde, réaliseront que le cerveau électronique, que cette machine fait partie des agissements à travers le cerveau humain de forces qui évoluent dans des mondes parallèles et auxquelles nous pouvons donner le terme des intelligences Lucifériennes.

 

Donc si l'homme, un jour, réalise que sa technologie est le produit subtil d'une influence Luciférienne, il sera obligé de se ré-aviser, de reprendre le contrôle de sa science et de réorganiser sa science en fonction de ses besoins réels, en fonction de son bien-être réel, et non pour le bénéfice du contrôle et de l'emprisonnement de l'humanité.

 

Ce n'est pas le cerveau mécanique en lui-même qui est le danger pour l'homme, c'est l'attitudes de l'homme vis-à-vis cette machine, c'est l'attitude des gouvernements, des organisations des grands pouvoir vis-à-vis cette machine, et c'est l'attitude de l'homme qui deviendra le prix qu'il devra payer pour avoir mis sur le marché une mécanique qu'il ne peut plus contrôler.

 

C'est là que le danger réside, c'est dans l'attitude humaine foncièrement enracinée dans une conscience astrale inférieure assujettie à des données à des impulsions à des influences très subtiles et très occultes que l'homme verra le danger de sa technologie.


L’intelligence artificielle ne doit sous aucun prétexte remplacer l’écoute de la parole vibratoire de Bernard de Montréal, qui est la seule à ouvrir les centres psychiques pour un accès à la télépathie dont l’intellect est dépourvu. Dans le cas contraire, ce ne serait que de la mémoire de l’intellect devenue de la connaissance, sans aucun intérêt vibratoire évolutif.

 

Sa voix ne peut pas non plus être remplacée par une autre voix ou une voix générée artificiellement qui serait sous-titrée en français, pour les mêmes raisons.

 

En revanche, un sous-titrage, via la transcription manuelle originale pour le format vidéo, dans les autres langues que le français est correct, de même que des synthèses, d’une transcription manuelle par une IA, à condition de toujours faire référence à la bande sonore originale.


Synthèse IA: Le texte de Bernard de Montréal traite de la transition de la communication à l'information et met en garde contre les dangers potentiels de la technologie, en particulier des cerveaux électroniques.

  

Il affirme que ces technologies, bien que fascinantes et avancées, sont influencées par des forces occultes qui cherchent à contrôler et à limiter la créativité humaine.

 

Bernard de Montréal souligne que cette fascination pour la technologie pourrait mener à une perte de liberté et à une mécanisation de l'intelligence humaine.

 

Il appelle à une prise de conscience des dangers et à un contrôle vigilant de la technologie pour éviter qu'elle ne devienne incontrôlable et nuisible à l'humanité.

  

Il prédit également que l'avenir apportera une nouvelle science plus avancée, en harmonie avec une conscience créative et libre, et en contact avec des intelligences extraterrestres.


Synthèse IA: MR-302 Attention à l’impression d’être intelligent

Selon Bernard de Montréal, l'impression d'être intelligent est trompeuse et peut être dangereuse.  Il explique que cette impression peut couper une personne de la véritable énergie de l'intelligence.  Il souligne que l'intelligence véritable ne se pense pas, mais se vit et se canalise.  L'impression d'être intelligent peut également rendre une personne susceptible d'être influencée par des entités sur d'autres plans, ce qui peut mener à des actions non créatives et non constructives.  

 

Bernard de Montréal affirme que l'intelligence ne peut pas être pensée parce qu'elle est une énergie indifférenciée qui se canalise et devient créative lorsqu'elle passe par un centre quelconque. Penser à l'intelligence la réduit à des pensées créatives provenant de plans astraux élevés, ce qui n'est pas de la véritable intelligence. La véritable intelligence est infinie et ne peut pas être contenue dans des formes ou des pensées humaines. Dès qu'on pense à l'intelligence, elle cesse d'être de l'intelligence et devient une personnification matérielle et astrale ».


" ...l’importance de ce que je vous dis n’est pas dans les mots que j’emploie ou les expressions que j’utilise pour faire passer l’énergie..."  Bernard de Montréal, MR-018

 

Résumé IA: Le document de Bernard de Montréal, intitulé "Communication vs information", explore la transition de la communication à l'information et met en garde contre les dangers potentiels de la technologie, en particulier des cerveaux électroniques. 

Il affirme que des forces d'involution influencent le développement scientifique pour contrôler l'esprit humain, étouffant ainsi sa créativité.

  

Bernard de Montréal souligne que la fascination pour la technologie peut mener à une perte de liberté et à une mécanisation de l'intelligence humaine.

  

Il met en garde contre l'occultisme exagéré et appelle à une prise de conscience des dangers de la technologie non contrôlée.

  

Il prédit que la technologie des cerveaux électroniques deviendra de plus en plus sophistiquée et puissante, rendant l'homme dépendant et incapable de se libérer de son propre système.

  

Il appelle à une réévaluation de la science pour qu'elle serve les besoins réels de l'humanité et non les forces de contrôle.

  

Bernard de Montréal conclut en affirmant que l'avenir de la technologie réside dans une nouvelle science fondée sur des principes créatifs et harmonieux, en collaboration avec des intelligences évoluées.

 

Selon Bernard de Montréal, les cerveaux électroniques influencent l'esprit humain en étouffant son intelligence créative et en le soumettant à une forme d'intelligence mécanisée.

  

Il affirme que des intelligences évoluant sur des plans parallèles utilisent cette technologie pour maintenir leur contrôle sur l'esprit de l'homme.

  

Cette influence subtile et occulte conduit à une fascination pour la technologie, qui finit par restreindre la capacité créative de l'homme et le rend dépendant de la technologie.

  

En conséquence, l'homme risque de perdre sa liberté et de devenir esclave de la technologie qu'il a créée.

 

Selon Bernard de Montréal, les intelligences lucifériennes jouent un rôle crucial dans le développement technologique en influençant subtilement l'esprit humain pour maintenir leur contrôle sur lui.

  

Elles opèrent sur des plans parallèles et utilisent la fascination pour la technologie, notamment les cerveaux électroniques, pour étouffer l'intelligence créative de l'homme.

  

Leur objectif est de rendre l'homme dépendant de cette technologie, limitant ainsi sa liberté et sa capacité à évoluer de manière créative.

  

En fin de compte, ces intelligences cherchent à emprisonner l'humanité dans une forme d'intelligence mécanisée, empêchant ainsi son véritable épanouissement.

 

Les intelligences influencent la conscience humaine en opérant sur des plans parallèles et en utilisant des moyens sophistiqués pour canaliser leurs données vibratoires à travers les pensées humaines.

  

Elles exploitent la fascination de l'homme pour la technologie, notamment les cerveaux électroniques, pour étouffer son intelligence créative et le soumettre à une forme d'intelligence mécanisée.

  

Cette influence subtile et occulte se manifeste à travers l'imagination, le désir de pouvoir et la recherche de standardisation, rendant l'homme de plus en plus dépendant de la technologie et limitant sa capacité à exercer sa créativité et sa liberté.

 

Les dangers des cerveaux électroniques, selon Bernard de Montréal

 

  1. Perte de créativité : Ils risquent d'étouffer l'intelligence créative de l'homme, le rendant dépendant d'une intelligence mécanisée.

 

  1. Contrôle subtil : Ils sont utilisés par des intelligences sur des plans parallèles pour maintenir leur influence sur l'esprit humain.

 

  1. Fascination et dépendance : La fascination pour cette technologie peut conduire à une dépendance excessive, limitant la liberté de l'homme.

 

  1. Complexité insurmontable : La technologie pourrait devenir si complexe et vaste que l'homme ne pourrait plus la contrôler ou s'en libérer.

 

  1. Manipulation des masses : Sous prétexte d'organiser et de centraliser les informations, les cerveaux électroniques pourraient être utilisés pour contrôler politiquement, économiquement et socialement de grandes masses humaines.

 

  1. Hypnose mentale : L'intelligence de ces machines pourrait hypnotiser l'homme, neutralisant sa créativité et le rendant esclave de la technologie.

 

Conclusion

Les cerveaux électroniques, bien que fascinants et utiles, présentent des risques significatifs pour la liberté et la créativité humaine s'ils ne sont pas contrôlés de manière adéquate.

 

La relation entre la domination des forces occultes et l'intelligence artificielle, est celle d'une extension et d'une amplification des mécanismes de contrôle psychique déjà existants.

 

Les technologies avancées sont perçues comme des outils qui, si l'homme n'atteint pas un niveau de conscience supramentale et d'autonomie vibratoire, serviront à asservir davantage l'humanité aux forces involutives et manipulatoires.

 

La libération passe par une prise de conscience individuelle de ces mécanismes, le développement d'une intelligence non-astralisée et la capacité de confronter et de neutraliser ces influences, qu'elles se manifestent dans la pensée humaine ou dans les technologies les plus sophistiquées.

 

BdeM: « …on est des instruments biologiques qui servent à une conscience planétaire expérimentale, pour le bénéfice d'entités, en évolution sur des plans parallèles, qui ont le contrôle du cerveau humain, afin de créer dans d'autres civilisations des robots électroniques. 

 

… Lorsque les OVNI viennent sur la Terre, qu'il y a des robots qui viennent d’autres civilisations, ces robots-là sont faits du matériel d'impression créé dans le mental et l'émotionnel humain, puis rapporté dans les sphères supérieures pour la compression et le développement de modèles pour eux autres. 

 

 

Les extraterrestres sont incapables de créer des robots parce que les extraterrestres ne sont pas des êtres créateurs. Les civilisations qui sont dans la galaxie ne sont pas des civilisations créatives. Ce sont des civilisations qui exécutent le plan astral de la galaxie qui est contrôlé par les forces lucifériennes". MR-317 La naïveté suite 


2.  BREF HISTORIQUE

DES DÉVELOPPEMENTS MAJEURS DE L’IA

 

L’intelligence artificielle (IA) a connu une évolution par vagues successives depuis le milieu du XXe siècle. Voici les jalons principaux :

 

  • Années 1950 : formalisation du concept d’IA avec Alan Turing et le test de Turing (1950). En 1956, la conférence de Dartmouth marque la naissance officielle du domaine. Les premiers programmes tentent de simuler le raisonnement (ex. démonstration de théorèmes).

 

  • Années 1960-1970 : développement d’algorithmes basés sur des règles logiques et des arbres de décision. Les premiers systèmes experts voient le jour, capables de résoudre des problèmes spécifiques. Cependant, l’optimisme initial cède la place à un premier « hiver de l’IA » dans les années 1970 lorsque les progrès stagnent.

 

  • Années 1980-1990 : regain d’intérêt avec l’amélioration des systèmes experts et l’essor du machine learning basique. En 1997, l’ordinateur Deep Blue d’IBM bat le champion du monde d’échecs Garry Kasparov, événement marquant de la puissance croissante des machines  . Vers la fin des années 1990, l’IA bénéficie de bases de données de plus en plus larges et de meilleurs algorithmes, posant les bases de son renouveau.

 

  • Années 2000 : l’ère du Big Data et d’Internet permet d’entraîner des modèles d’IA sur des volumes massifs de données . Les progrès en apprentissage automatique (réseaux de neurones artificiels notamment) s’accélèrent. Des applications comme la traduction automatique statistique, la reconnaissance vocale (ex. Siri en 2011) et les premières voitures autonomes de test apparaissent.

 

  • Années 2010 : révolution de l’apprentissage profond (deep learning) grâce à l’augmentation de la puissance de calcul (GPU) et à de nouvelles techniques de réseaux neuronaux profonds. En 2012, un réseau neuronal bat des records en reconnaissance d’images (concours ImageNet). En 2016, AlphaGo de Google DeepMind l’emporte sur le champion du monde de Go. L’IA excelle en vision, en compréhension du langage naturel, etc. . Parallèlement, les IA conversationnelles (chatbots) et assistants virtuels (Alexa, Google Assistant) entrent dans la vie courante.

 

  • Années 2020 : avènement des IA dites génératives. Des modèles capables de créer du texte, des images ou du son réalistes (ex. GPT-3 en 2020, DALL-E, Midjourney) atteignent le grand public. En particulier, l’application ChatGPT lancée fin 2022 démocratise les agents conversationnels intelligents. Son succès fulgurant (100 millions d’utilisateurs en quelques mois) témoigne de la maturité de la technologie et de l’appétence du public pour ces outils. L’IA n’est plus de la science-fiction : elle est intégrée dans de nombreux produits du quotidien. Les chercheurs envisagent désormais l’horizon d’une IA forte (générale), même si elle n’est pas encore réalisée.

 

Contexte actuel : L’IA s’est installée dans presque tous les secteurs d’activité au cours de la dernière décennie, alimentant une quatrième révolution industrielle. Toutefois, chaque avancée s’accompagne de nouvelles questions éthiques et sociétales, incitant les pouvoirs publics à se pencher sur son encadrement 


3.   USAGES ACTUELS DE L’IA À L’ÉCHELLE MONDIALE 

(PAR DOMAINE)

 

* Domaine économique (industrie, emploi, innovation, productivité)

 

Automatisation industrielle et productivité : L’IA est massivement utilisée pour optimiser les processus industriels et augmenter la productivité. Dans les usines intelligentes, des algorithmes pilotent la robotiquepour des tâches d’assemblage, gèrent la maintenance prédictive des équipements ou optimisent les chaînes logistiques. Ces applications permettent de réduire les coûts et les temps d’arrêt, améliorant le rendement. Plus largement, les entreprises voient dans l’IA un levier de compétitivité : « le recours à l’intelligence artificielle a un impact positif sur l’efficacité et la productivité » en automatisant les tâches routinières, ce qui libère les employés pour des tâches à plus forte valeur ajoutée. Par exemple, l’IA dans larelation client (chatbots, centres d’appels augmentés) peut traiter automatiquement plus de 60% des demandes simples , laissant aux humains la gestion des cas complexes.

 

Innovation et nouveaux services : L’IA est aussi un moteur d’innovation. Elle permet de créer de nouveaux produits (assistants intelligents, services personnalisés) et d’analyser de vastes données pour découvrir des insights inaccessibles auparavant. Dans la finance, les IA de trading à haute fréquence ou d’évaluation de risque offrent un avantage concurrentiel. Dans la santé, l’IA aide à la découverte de médicaments (analyse accélérée de molécules). Dans l’agriculture, elle optimise les rendements (agriculture de précision guidée par capteurs et algorithmes météo). Ainsi, l’IA agit comme un multiplicateur d’innovation dans presque tous les domaines économiques.

 

Impact sur l’emploi : L’IA transforme la nature du travail. D’un côté, elle crée de nouveaux métiers (data scientists, ingénieurs en apprentissage automatique, éthiciens de l’IA) et augmente la productivité des travailleurs existants en les assistant. De l’autre, elle menace d’automatiser certains emplois, en particulier les tâches répétitives ou analytiques de base. Des études anticipent plusieurs scénarios : une requalification à la hausse pour certains postes (les tâches banales étant prises en charge par l’IA, l’humain se concentre sur des tâches plus expertes), mais aussi une perte de qualification pour d’autres (l’IA surpasse l’humain sur certaines compétences, reléguant celui-ci à un rôle passif). Un risque identifié est celui d’une « prolétarisation » de travailleurs qui seraient limités à exécuter les instructions d’IA sans mobiliser de savoir-faire évolutif. Les effets exacts demeurent incertains, mais les gouvernements étudient de près ces impacts sur l’emploi pour anticiper reconversions et formations.

 

Poids économique global : Le marché mondial de l’IA connaît une croissance explosive. Il était estimé à 241 milliards de dollars en 2023 et pourrait atteindre plus de 500 milliards $ d’ici 2027. Les investissements s’intensifient : entre 2013 et 2022, environ 249 Md$ ont été investis aux États-Unis95 Md$ en Chine, loin devant d’autres pays (par ex. 6,6 Md$ en France sur la même période). Cette concentration de l’investissement illustre une véritable course mondiale à l’IA. Les analystes estiment même qu’en ajoutant les effets indirects, l’IA pourrait contribuer à hauteur de 15 700 milliards $ à l’économie mondiale en 2030 (en gains de productivité et nouveaux usages) .

 

Enjeux de concurrence et de souveraineté : Quelques grandes entreprises technologiques (GAFAM et géants chinois BATX) dominent l’IA via leurs ressources colossales en données, talents et capacité de calcul. Il existe un risque de domination économique par ces acteurs si aucune alternative n’émerge. Les pouvoirs publics, notamment en Europe, craignent une concentration de la valeur et une dépendance stratégique : sans réaction, ces entreprises pourraient « devenir incontournables et définir elles-mêmes les règles du jeu » dans les secteurs clés. Cela se traduirait par de moindres recettes fiscales pour les États et une perte de souveraineté technologique. En réponse, des politiques industrielles visent à soutenir des écosystèmes IA locaux (subventions, cloud souverains, partage de données publiques) pour diversifier l’offre et garder la maîtrise de ces technologies stratégiques.

 

Domaine social (éducation, santé, justice, inclusion/exclusion)

-       Éducation : L’IA a un potentiel transformateur dans l’enseignement. Elle permet d’adapter les parcours pédagogiques à chaque élève grâce à des tuteurs virtuels intelligents capables d’évaluer le niveau et le style d’apprentissage individuel. Par exemple, des logiciels d’adaptive learning peuvent proposer des exercices sur mesure, comblant les lacunes propres à chaque apprenant. L’IA sert aussi à automatiser certaines tâches administratives ou d’évaluation (correction de devoirs basiques, suivi de l’assiduité) afin de dégager du temps pour les enseignants. L’UNESCO note que l’IA peut aider à relever de grands défis éducatifs et à innover dans les pratiques d’enseignement, tout en accélérant les progrès vers les objectifs d’éducation pour tous. 

 

Cependant, elle souligne également la nécessité d’orienter ces usages de manière à « augmenter l’autonomie des apprenants » et non la diminuer . Des préoccupations existent concernant la protection des données des élèves (respect de la vie privée) et le risque d’accentuer la fracture éducative entre ceux qui ont accès à ces outils et les autres. En somme, l’IA en éducation est prometteuse (personnalisation, accès élargi au savoir) mais doit être encadrée pour « l’avenir que nous voulons », c’est-à-dire une éducation augmentée sans perte d’éthique ni d’équité.

 

-       Santé : Le secteur de la santé a rapidement intégré l’IA, avec des bénéfices notables. En diagnostic médical, les IA analysent des imageries (radios, IRM, scanners) pour détecter des anomalies parfois invisibles à l’œil humain. Par exemple, en radiologie, un assistant IA comme le logiciel Gleamer aide déjà plus de 1000 établissements de santé à interpréter les radiographies, et a accompagné les médecins lors de plus de 15 millions d’examens par an . L’IA améliore ainsi la rapidité et la précision des diagnostics (détection précoce de cancers, analyse d’ECG, dépistage automatisé de maladies oculaires, etc.). En médecine personnalisée, des algorithmes croisent des données génétiques et cliniques pour adapter les traitements à chaque patient. Les chatbots médicaux et applications de télémédecine assistée par IA conseillent les patients 24/7 pour des symptômes bénins ou le suivi de maladies chroniques. 

 

Du côté de la recherche, l’IA accélère la découverte de nouveaux médicaments (criblage virtuel de milliards de molécules) et la conception de protocoles médicaux optimisés. Globalement, elle est devenue « incontournable dans le domaine de la santé » en contribuant à augmenter l’efficacité des soins dans le monde entier. Toutefois, des défis persistent : validation clinique rigoureuse de ces outils, explication des décisions de l’IA (pour éviter une “boîte noire” diagnostique), respect du secret médical dans l’entraînement des modèles, etc. Les professionnels de santé explorent donc l’IA comme un assistant améliorant leur pratique, mais pas comme un substitut complet – la relation humaine soignant-patient restant centrale.

 

-       Justice : Les institutions judiciaires commencent à adopter l’IA de manière ciblée. L’objectif est d’améliorer l’efficacité, la transparence et l’accès à la justice. Par exemple, des systèmes d’IA juridique peuvent aider à trier et analyser des masses de documents juridiques ou de jurisprudence en quelques secondes – une tâche qui prendrait des semaines à des juristes humains. Des outils assistent les juges dans la rédaction de décisions ou la recherche de précédents pertinents. Dans certains pays, on expérimente des algorithmes de recommandation de peines ou d’évaluation du risque de récidive. 

 

Cependant, ces usages sont controversés : des études ont montré que certains algorithmes de justice prédictive pouvaient présenter des biais raciaux ou sociaux inquiétants. Par exemple, un programme déployé aux États-Unis (COMPAS) s’est avéré plus enclin à classer “à haut risque” de récidive des prévenus noirs que des blancs dans des cas similaires, soulevant de graves questions d’équité. De même, une expérience en Espagne en 2019 a révélé qu’un algorithme de récidivedoublait le risque d’étiqueter à tort un jeune homme d’origine étrangère comme dangereux par rapport à un natif. 

 

Ces biais algorithmiques dans la justice posent un problème de droits fondamentaux. Néanmoins, lorsque bien utilisés, les outils d’IA peuvent accélérer les procédures (réduire les délais judiciaires) et aider à désengorger les tribunaux, tout en fournissant aux citoyens de nouveaux services (ex: chatbots juridiques d’information gratuits). L’ONU et d’autres organisations encouragent une approche équilibrée : profiter de l’IA pour « améliorer l’accès à la justice pour tous », tout en étant vigilant sur les biais et en maintenant un contrôle humain sur les décisions . 

 

Ainsi, l’IA judiciaire reste assistive et encadrée, avec l’éthique et la transparence comme principes directeurs de son développement.

 

-       Inclusion et exclusion sociales : L’IA porte des espoirs d’inclusion, mais présente aussi des risques d’exclusion. Côté opportunités, elle peut améliorer l’accessibilité : applications de reconnaissance vocale ou visuelle pour aider les personnes handicapées (lecture automatique pour les malvoyants, sous-titrage en temps réel, etc.), outils de traduction instantanée qui brisent les barrières linguistiques, personnalisation des services publics en fonction des besoins de chacun (ex: orientation professionnelle assistée pour les chômeurs). Cependant, de nombreux exemples montrent que l’IA peut reproduire ou aggraver des discriminations existantes si l’on n’y prend pas garde. Les algorithmes d’apprentissage automatique, entraînés sur des données biaisées, peuvent hériter de ces biais. 

 

Ainsi, des chercheurs ont constaté que des systèmes de reconnaissance faciale présentaient un taux d’erreur quasi nul (0,8%) pour identifier les visages d’hommes blancs, mais atteignant 34,7% d’erreurs pour les femmes noires. Ce contraste dramatique illustre comment l’IA peut exclure ou mal servir des populations déjà marginalisées si elle n’est pas explicitement corrigée. De même, Amazon a dû abandonner un outil de recrutement automatisé qui « préférait nettement les candidats masculins », ayant été formé sur l’historique interne de l’entreprise où les hommes étaient sur-représentés. 

 

Ces cas soulignent l’importance du concept d’éthique de l’IA : concevoir des systèmes équitables, tester les biais et les corriger. Au-delà des biais, il y a aussi la question de la fracture numérique : les avancées de l’IA profitent d’abord à ceux qui ont accès aux technologies et aux compétences numériques. Les populations sans accès à Internet haut débit, ou peu représentées dans les données mondiales, risquent d’être laissées pour compte, ce qui creuse les inégalités. Ainsi, l’inclusion exige des politiques proactives : diversification des données d’entraînement, recrutement de profils variés dans les équipes IA, déploiement de solutions dans les pays en développement, etc. A contrario, un déploiement non maîtrisé de l’IA pourrait aboutir à une société d’à-côtés : d’un côté ceux qu’elle assiste et valorise, de l’autre ceux qu’elle surveille ou ignore.

 

* Domaine politique (régulation, législation, souveraineté technologique)

 

-       Stratégies nationales et régulation interne : Face aux opportunités et risques de l’IA, les gouvernements du monde entier élaborent des stratégies et réglementations. L’objectif est double : soutenir le développement de l’IA (pour ne pas rater le train technologique) tout en protégeant les droits et libertés des citoyens. Par exemple, la France a lancé dès 2018 un plan national IA (suite au Rapport Villani) ciblant des secteurs stratégiques (santé, environnement, transports, défense) et recommandant d’anticiper l’impact sur le travail. 

 

De même, de nombreux pays ont investi dans des programmes de R&D, la création de pôles d’excellence et la formation de talents en IA. En parallèle, les législations se mettent en place : lois sur la protection des données (extension des principes du RGPD aux usages de l’IA), cadres d’audit des algorithmes publics, comités d’éthique nationaux pour encadrer l’IA dans la santé ou la justice, etc. Un enjeu clé est d’établir la confiance du public dans l’IA : cela passe par la transparence, la responsabilité (qui est responsable en cas d’erreur d’une IA ?), et la maîtrise des risques (cybersécurité, sûreté des systèmes autonomes).

 

-       Législation européenne – AI Act : L’Union européenne s’affirme en chef de file d’une régulation cohérente de l’IA. Le Règlement européen sur l’IA (AI Act) a été approuvé en 2024, première législation du genre dans le monde . Il établit un cadre fondé sur les risques : plus un système d’IA pose de risques pour les droits fondamentaux ou la sécurité, plus il est soumis à des obligations strictes. Le texte interdit purement certaines applications jugées inacceptables : la notation socialedes citoyens (sur le modèle du crédit social) est bannie, de même que l’IA utilisée pour manipuler le comportement humain ou exploiter des vulnérabilités (ex : jouets connectés incitant des enfants à des actes dangereux) . 

 

La police prédictive basée uniquement sur le profilage des personnes est également interdite . Le règlement limite fortement l’usage de la reconnaissance biométrique en temps réel dans l’espace public : par principe c’est prohibé, sauf exceptions très encadrées (recherche d’un enfant disparu, menace terroriste imminente…) et avec autorisation judiciaire préalable . Par ailleurs, les systèmes d’IA dits « à haut risque » (impactant des domaines sensibles comme l’éducation, l’emploi, l’accès aux soins, le crédit bancaire, l’application de la loi, etc.) devront respecter des exigences strictes de transparence, de sécurité et de supervision humaine . 

 

L’Europe cherche ainsi à « garantir la sécurité et le respect des droits fondamentaux tout en encourageant l’innovation » dans le domaine de l’IA . Cette approche réglementaire européenne pourrait devenir un standard mondial, de la même manière que le RGPD l’a été pour les données personnelles.

 

-       Approche américaine : Aux États-Unis, l’approche est jusqu’ici plus sectorielle et volontaire. Il n’existe pas (encore) de loi fédérale globale sur l’IA équivalente à l’AI Act. Néanmoins, l’administration a publié en octobre 2022 un Blueprint for an AI Bill of Rights – un guide de principes éthiques pour les concepteurs d’IA (droit à des systèmes sûrs et efficaces, à ne pas être discriminé par une IA, à la vie privée, à la transparence, etc.). En 2023, sous l’égide de la Maison-Blanche, 15 entreprises majeures du secteur ont pris des engagements volontaires pour le développement responsable de l’IA (tests de sécurité des modèles avant déploiement, partage d’informations sur les risques, implémentation de filigranes pour signaler les contenus générés, etc.). 

 

Par ailleurs, en octobre 2023, le Président Joe Biden a signé un décret visant à encadrer certaines utilisations de l’IA au niveau fédéral. Ce décret exige notamment des « évaluations des problèmes de sécurité, des directives concernant l’égalité et les droits civiques, et une étude des répercussions de l’IA sur le marché du travail ». C’est la première initiative de ce type aux États-Unis, signalant une prise de conscience au plus haut niveau. Malgré tout, le cadre américain reste patchwork : beaucoup d’initiatives viennent aussi des États (par ex. la Californie discute des règles sur les voitures autonomes et la reconnaissance faciale) et des tribunaux (jurisprudence sur la responsabilité en cas d’IA défectueuse). 

 

La difficulté est de concilier l’esprit très pro-innovation des Américains avec la nécessité de réguler les excès. L’administration Biden a indiqué vouloir « montrer son engagement en faveur de la régulation de l’IA » tout en évitant de freiner l’industrie nationale. On observe ainsi un mouvement graduel vers plus de garde-fous, par des moyens réglementaires ou incitatifs, pour assurer que l’IA se développe d’une manière conforme aux valeurs démocratiques américaines.

 

-       Souveraineté technologique et indépendance : La maîtrise de l’IA est considérée comme critique pour la souveraineté des nations au XXIe siècle. Cela concerne la souveraineté économique (compétitivité industrielle), mais aussi la souveraineté en matière de défense et d’indépendance politique. Par exemple, l’Europe insiste sur la nécessité de développer ses propres capacités (supercalculateurs, compétences, jeux de données européens) afin de ne pas dépendre uniquement des technologies d’IA importées des États-Unis ou de Chine . Des investissements massifs sont dirigés vers l’écosystème européen de la donnée et des start-up IA, avec l’objectif d’atteindre une « autonomie stratégique » . 

 

La France, l’Allemagne et d’autres lancent des programmes conjoints (réseaux de recherche 3IA, projet d’infrastructure cloud européenne GAIA-X, etc.). De même, la Chine met en avant le concept de souveraineté numérique : développer des alternatives chinoises aux technologies occidentales (processeurs, systèmes d’exploitation, clouds) pour pouvoir déployer l’IA chez elle sans vulnérabilité externe. 

 

Les questions de souveraineté se manifestent aussi dans les tensions autour des semi-conducteursavancés (nécessaires au calcul de l’IA) : les États-Unis ont imposé des contrôles d’exportation sur certaines puces hautes de gamme à destination de la Chine pour freiner ses avancées en IA, ce qui illustre comment la technologie est devenue un enjeu géopolitique. En somme, la course à l’IA n’est pas qu’économique, elle est aussi éminemment politique : qui contrôlera les technologies clés, les standards techniques, et même les valeurs implicites codées dans les futures IA ?

 

* Domaine diplomatique (géo-technologie, rivalités internationales, normes mondiales)

 

-       Rivalités internationales : L’IA est souvent comparée à la course à l’espace de la Guerre froide, tant elle alimente les rivalités entre puissances. Les États-Unis et la Chine en particulier sont engagés dans une compétition acharnée pour le leadership en IA. Ces deux pays sont « verrouillés dans une course acharnée » visant à exploiter l’IA à des fins économiques, militaires et stratégiques. 

 

La Chine a déclaré dès 2017 son ambition de devenir le leader mondial de l’IA d’ici 2030, mobilisant des ressources colossales (plans quinquennaux, méga-labos, soutien aux BATX, éducation de masse en IA). 

 

Les États-Unis, forts de leurs géants du numérique et d’un écosystème d’innovation dynamique, investissent également dans la R&D (ex : Initiative Nationale en IA), tout en attirant les meilleurs talents internationaux. La compétition porte sur tous les fronts : qui aura les meilleurs algorithmes, la plus grande quantité de données, la plus forte puissance de calcul, mais aussi qui établira les normes de l’IA (normes techniques et normes éthiques). Cette rivalité a des implications géopolitiques majeures : l’IA, comme autrefois l’énergie ou l’armement, confère un avantage stratégique aux nations qui la maîtrisent. Elle peut révolutionner le renseignement, la logistique militaire, la cybersécurité… D’où une course non seulement pour innover, mais aussi pour éviter que l’adversaire ne prenne trop d’avance. 

 

On assiste par exemple à des mesures protectionnistes : restrictions américaines sur les exportations de technologies d’IA vers la Chine, sanctions contre des entreprises chinoises de surveillance, et en retour investissements chinois pour éliminer sa dépendance aux composants étrangers. Parallèlement, d’autres pays cherchent à exister : la Russie mise sur l’IA militaire (drones, missiles autonomes) et la désinformation par IA, l’Inde investit dans l’IA pour le développement (santé, agriculture) et veut devenir un acteur clé dans l’IA frugale, Israël est un pôle d’excellence en IA de sécurité… Mais aucun n’approche encore l’ampleur du duopole américano-chinois sur ce terrain.

 

-       Géo-technologie et alliances : L’IA redessine les alliances. Les pays partagent leurs forces pour ne pas rester à la traîne. Le G7 a lancé en 2020 le Partenariat mondial pour l’IA (GPAI), un forum de coopération sur l’IA responsable regroupant une vingtaine de pays occidentaux ainsi que l’Inde. En 2023, lors du sommet du G7 à Hiroshima, les dirigeants ont initié un processus commun de discussions sur la régulation de l’IA (« Hiroshima AI process »). 

 

Des sommets internationaux sur l’IA ont vu le jour, réunissant décideurs et experts pour échanger sur les politiques (par exemple le Global AI Summit initié par l’Arabie saoudite, ou le AI for Good Global Summit avec soutien onusien). En parallèle, la Chine organise régulièrement sa Conférence mondiale sur l’IA à Shanghai, où elle promeut sa vision et ses avancées. On voit émerger un certain clivage : démocraties vs régimes autoritaires dans l’usage de l’IA. Les premières insistent sur l’éthique, la transparence, la protection de la vie privée ; les seconds mettent en avant la stabilité sociale, le développement économique rapide, parfois au détriment des libertés individuelles. 

 

Ces différences compliquent l’adoption de normes mondiales unifiées. Par exemple, à l’ONU, les tentatives d’interdire les systèmes d’armes létaux autonomes (robots tueurs) ou d’instaurer un moratoire sur la reconnaissance faciale n’ont pas abouti jusqu’ici en raison des divergences entre blocs. Toutefois, on a pu voir aussi des coopérations improbables sous la pression de l’IA : en novembre 2024, les présidents américain et chinois ont conjointement déclaré qu’aucun des deux pays ne placerait l’IA au cœur de ses systèmes de commandement nucléaire, affirmant vouloir maintenir un contrôle humain sur toute décision d’emploi de l’arme atomique . 

 

Ce type d’engagement rappelle les premiers accords de maîtrise des armements, suggérant que devant le risque d’escalade incontrôlée liée à l’IA, même des adversaires géopolitiques peuvent trouver un terrain d’entente minimal.

 

-       Normes mondiales et rôle de l’ONU : La gouvernance mondiale de l’IA en est à ses balbutiements. L’UNESCO a franchi un pas important en adoptant en novembre 2021 une Recommandation sur l’éthique de l’IA approuvée par ses 193 États membres . Ce document cadre établit des principes – droits de l’homme, dignité, promotion de la diversité, action pour le climat, etc. – que les pays s’engagent à respecter dans leurs stratégies IA. C’est la première norme intergouvernementale sur l’IA. Sa mise en œuvre reste volontaire, mais elle sert de référence. 

 

En 2023, le Secrétaire général de l’ONU a proposé la création d’une instance internationale sur l’IA (inspirée de l’AIEA pour le nucléaire) afin de surveiller les développements et conseiller sur la sécurité de l’IA à l’échelle globale – reconnaissance que l’IA, de par sa portée transnationale, nécessite une coordination globale. Par ailleurs, l’Organisation internationale de normalisation (ISO) travaille sur des standards techniques pour l’IA (fiabilité, robustesse). 

 

Des coalitions multi-acteurs se forment comme l’International Partnership on AI inclus entreprises, ONG et gouvernements. Toutefois, l’absence d’accord contraignant laisse pour l’instant chaque pays libre de son approche. On voit se dessiner le risque de ce qu’on appelle une “balkanisation” de l’IA : des internets séparés (Chine vs reste du monde), des règles différentes (ex : IA de surveillance acceptée dans certains pays, bannie dans d’autres), ce qui pourrait compliquer le commerce et la coopération. Le rôle de la diplomatie à l’ONU sera crucial pour éviter ces fractures et promouvoir une IA digne de confiance universellement. 

 

Le message central des organisations internationales est que l’IA doit servir le développement humain, la paix et la sécurité, et non amplifier les conflits ou les inégalités. Cela demande d’instaurer progressivement des garde-fous mondiaux (par exemple, les deux grandes puissances pourraient s’accorder pour bannir le recours à l’IA dans certains domaines ultra-sensibles, comme elles l’ont fait pour le nucléaire cité plus haut). 

 

En somme, la dimension diplomatique de l’IA, encore émergente, consiste à intégrer cette technologie dans le système de gouvernance internationale, afin d’en maximiser les bénéfices pour tous (santé, climat, éradication de la pauvreté grâce à l’IA…) tout en minimisant les usages néfastes (armes autonomes, surveillance de masse oppressive, désinformation algorithmique à l’échelle globale, etc.).


4. IMPLICATIONS DE L’IA SUR L’INDIVIDU 

(VIE QUOTIDIENNE, VIE PRIVÉE, TRAVAIL, COGNITION, AUTONOMIE)

 

L’essor de l’IA transforme déjà la vie de chacun, souvent de façon diffuse. Voici les principaux impacts constatés ou anticipés au niveau individuel :

 

  • Vie quotidienne transformée : Dans la vie de tous les jours, l’IA est devenue omniprésente, parfois de manière invisible. Nos smartphones intègrent des dizaines de modèles d’IA (pour la caméra, la reconnaissance vocale, la prédiction de mots lors de la saisie, etc.). Les assistants personnels (Siri, Google Assistant, Alexa…) répondent à nos questions, pilotent nos appareils domotiques par la voix. Sur Internet, des algorithmes de recommandation déterminent en grande partie ce que nous voyons : fil d’actualité sur les réseaux sociaux, vidéos suggérées sur YouTube, séries conseillées sur Netflix, produits mis en avant sur Amazon – autant de choix orientés par des IA analysant nos préférences. Cela apporte confort et personnalisation, rendant la navigation plus efficace.

 

  • Les services de mobilité utilisent l’IA pour le GPS intelligent, l’optimisation du trafic (applications comme Waze), ou dans les véhicules semi-autonomes qui assistent à la conduite. Dans la maison, l’IA gère le thermostat, la sécurité (caméras intelligentes) ou l’aspirateur robot. Toutes ces commodités changent notre rapport à l’environnement : on s’habitue à ce qu’une machine comprenne nos besoins et y réponde immédiatement. Par exemple, plus de 66% des Français utilisent désormais des chatbots d’IA (sur un site web, un service client, etc.) pour obtenir de l’aide quotidienne . L’IA permet aussi de créer du contenu : aujourd’hui un particulier peut générer via IA une image, un texte ou même une chanson à partir d’une simple instruction, ce qui démocratise la création (et questionne la notion d’auteur). 

 

En somme, l’individu moyen interagit des dizaines de fois par jour avec des IA, le plus souvent sans y penser (ne serait-ce qu’en déverrouillant son téléphone par reconnaissance faciale ou en recevant une correction automatique de texte). Cette intégration rend la vie plus fluide et optimisée, mais comporte en contrepartie une dépendance accrue : si ces systèmes tombent en panne ou se trompent, l’utilisateur peut se retrouver démuni, ayant perdu l’habitude d’effectuer lui-même certaines tâches.

 

  • Vie privée et données personnelles : L’IA soulève d’importantes questions de vie privée. Pour être efficaces, beaucoup de systèmes apprennent à partir de données massives, dont des données personnelles. Nos déplacements, nos achats, nos interactions en ligne génèrent des traces numériques qui alimentent des modèles prédictifs (que ce soit à des fins commerciales ou de surveillance étatique). Par exemple, les smartphones enregistrent en continu la localisation, les montres connectées mesurent le rythme cardiaque, et toutes ces informations peuvent être agrégées. Les assistants vocaux écoutent en permanence en attendant le mot-clé d’activation, soulevant la crainte de captations non sollicitées

 

Les enceintes connectées, caméras et autres objets IoT équipés d’IA peuvent potentiellement créer un environnement de surveillance involontaire du domicile. Dans l’espace public et en ligne, la vie privée est aussi menacée : la reconnaissance faciale permet d’identifier des passants à partir d’images de caméra de rue ou de photos sur les réseaux. Certains programmes peuvent reconstituer votre profil à partir de vos seules données de navigation web ou de vos “likes”. Le scandale Cambridge Analytica (2018) a illustré comment des données de millions d’usagers Facebook ont été exploitées par des algorithmes pour influencer des votes, sans consentement éclairé des intéressés. 

 

De plus, en Chine, des villes entières sont quadrillées par des caméras intelligentes et systèmes de reconnaissance faciale, instaurant un suivi quasi-total de la population . Durant la pandémie de Covid-19, des algorithmes ont même restreint les déplacements de personnes jugées à risque via des applications de traçage . Cela pose la question du consentement et de la liberté : un individu conscient d’être potentiellement surveillé adapte son comportement, ce qui peut limiter son autonomie. Ainsi, l’enjeu est de taille : comment bénéficier des services personnalisés de l’IA (ex : recommandations pertinentes, sécurité accrue) sans sacrifier totalement sa vie privée ? 

 

Des solutions se développent, comme l’IA embarquée (traiter localement les données sur l’appareil au lieu de les envoyer sur des serveurs), la fédération d’apprentissage (entraîner des modèles sans centraliser les données brutes), ou encore des lois plus strictes obligeant à la transparence sur l’usage des données. Quoi qu’il en soit, chaque individu doit désormais naviguer dans un monde où la donnée personnelle est une monnaie – et prendre conscience que toute commodité apportée par l’IA a pour contrepartie l’usage de ses données. La protection de la vie privée devient un effort partagé entre régulateurs, entreprises responsables et usagers vigilants.

 

  • Relation au travail : Sur le lieu de travail, l’IA change la donne pour les individus. Premièrement, elle offre de nouvelles assistances : un employé de bureau peut utiliser des outils d’IA pour résumer des documents, traduire instantanément un texte, ou automatiser des tâches administratives (classement d’emails, planification). Dans les usines, le technicien est épaulé par des systèmes prédictifs qui signalent telle machine à vérifier. Cela peut rendre le travail moins pénible et plus intéressant, en éliminant certaines routines. 

 

Deuxièmement, l’IA introduit une surveillance accrue des performances. Des logiciels peuvent analyser la productivité (comptage de frappes au clavier, évaluation du temps passé sur chaque tâche) ou même, dans des cas extrêmes, le comportement (caméras analysant le rythme de travail, algorithmes notant les chauffeurs, etc.). Cette évaluation algorithmique peut être perçue comme intrusive et génératrice de stress – on parle parfois de “boss numérique”

 

Troisièmement, l’IA suscite de l’inquiétude pour l’avenir professionnel. Une large part de la population craint que son métier disparaisse à terme, automatisé par l’IA. Selon un sondage international, 74% des personnes pensent que « l’utilisation des robots et de l’IA va supprimer plus d’emplois qu’elle ne va en créer » . Cette peur n’est pas infondée pour certaines professions (conduite de véhicules, caissiers, téléconseillers, etc.), même si historiquement chaque révolution technologique a aussi créé de nouveaux emplois difficiles à imaginer au départ. Il est probable que le contenu de la plupart des métiers évolue plutôt qu’une disparition pure et simple : l’IA prendra en charge certaines tâches au sein d’un métier, poussant l’humain à se repositionner sur d’autres tâches complémentaires (créativité, relationnel, expertise fine). 

 

Quatrièmement, l’IA impose une adaptation continue des compétences. L’individu doit se former à collaborer avec les IA : savoir paramétrer un outil d’IA de son domaine, comprendre ses limites, développer une aisance dans l’interprétation de ses résultats. Des concepts comme le “travail augmenté” prennent forme, où l’humain et l’IA travaillent en tandem. Par exemple, un médecin utilisant une IA diagnostique garde la responsabilité finale mais doit apprendre à tirer le meilleur de la suggestion de l’algorithme. 

 

Enfin, sur le plan social, l’IA au travail peut générer un sentiment de dévalorisation ou de perte de sens si l’employé a l’impression que c’est la machine qui décide ou fait le cœur du travail. D’où l’importance, soulignée par les psychologues du travail, de redéfinir des rôles valorisants pour l’humain (supervision de l’IA, tâches d’interprétation, de contact humain) afin que chacun continue de trouver sa place et du sens dans son activité.

 

  • Cognition et autonomie de pensée : L’omniprésence des systèmes d’IA comme auxiliaires intellectuels modifie la manière de penser et d’apprendre des individus. D’un côté, c’est un formidable outil de complément cognitif : plus besoin de mémoriser de multiples faits quand on a Google à portée de main ; plus besoin de s’orienter en terrain inconnu quand on suit un GPS ; plus besoin de maîtriser une langue étrangère avec la traduction automatique. 

 

L’IA peut améliorer nos décisions (ex: applications suggérant une alimentation plus saine ou gérant notre budget). Elle peut aussi stimuler la créativité en fournissant des idées ou brouillons (les artistes et écrivains peuvent s’en servir comme d’un partenaire créatif). Cependant, cette externalisation de pans entiers de la réflexion pose la question de la dépendance cognitive. Si dès qu’on a une question, on la pose à l’assistant virtuel plutôt que d’y réfléchir, risque-t-on à terme d’appauvrir nos propres capacités ? 

 

Certains éducateurs constatent déjà une baisse de certaines compétences chez les jeunes très assistés par le numérique (par exemple, l’orthographe et la capacité de concentration peuvent pâtir d’un usage intensif des correcteurs automatiques et du zapping en ligne). On parle aussi du phénomène de « paresse cognitive » : à force d’être guidé par des recommandations (de livres, de musique, d’informations), l’individu sort moins de sa zone de confort et exerce moins son esprit critique. L’IA peut créer des bulles de filtres autour de chacun (en ne montrant que des contenus alignés avec ses goûts ou opinions), ce qui limite l’exposure à la diversité d’idées et peut réduire l’autonomie de jugement. 

 

Un autre impact cognitif est la difficulté à discerner le vrai du faux dans un monde d’infox augmentées par l’IA (deepfakes, textes générés semblant authentiques) – l’individu doit développer de nouvelles aptitudes de vérification, une pensée plus sceptique pour conserver son libre arbitre. 

 

Enfin, la notion même d’autonomie peut être questionnée : si une IA décide de l’itinéraire que je prends, du film que je regarde et peut-être un jour du traitement médical que je suis, quelle part de décision me reste-t-il vraiment ? Bien sûr, on garde le choix d’écouter ou non l’IA, mais l’influence subtile qu’elle a sur nous est puissante. Par exemple, il a été démontré que des suggestions algorithmiques bien placées peuvent orienter significativement le comportement (achats impulsifs, temps passé en ligne, opinion politique via l’ordre des résultats affichés). 

 

Pour préserver une autonomie, l’éducation et la sensibilisation sont cruciales : apprendre dès le plus jeune âge à utiliser l’IA comme un outil et non une béquille, développer l’esprit critique face à ses réponses, et cultiver des moments “sans IA” pour exercer sa réflexion pure. De plus, exiger de la transparence (savoir quand on interagit avec une machine ou un contenu généré) aidera l’individu à garder conscience de ce qui se passe et à ne pas attribuer une autorité indue à l’IA. 

 

En somme, l’IA peut soit amplifier l’intelligence humaine en la délestant de tâches subalternes, soit la diminuer si on tombe dans une dépendance aveugle. Tout dépendra de l’usage qu’en fait l’individu – et de l’importance accordée à l’esprit humain face à la commodité algorithmique.


5. ÉVOLUTIONS FUTURES POSSIBLES DE L’IA 

(SCÉNARIOS PROBABLES ET ÉMERGENTS)

 

Il est difficile de prédire précisément comment l’IA évoluera, mais les experts dessinent plusieurs scénarios pour les décennies à venir. La plupart s’accordent sur un fait : les progrès récents pourraient soit se stabiliser, soit s’accélérer radicalement, ce qui donne des trajectoires très différentes . Pour préparer l’avenir, il convient d’envisager divers scénarios et leurs implications positives ou négatives, plutôt que de tout miser sur une seule vision . Voici trois scénarios contrastés – du prolongement actuel aux ruptures les plus spectaculaires – ainsi que leurs conséquences potentielles.

 

  • Scénario 1 : progression incrémentale (IA “faible” de plus en plus performante). Dans ce scénario, l’IA continue de s’améliorer dans les tâches spécifiques, mais aucune IA générale n’émerge à court/moyen terme. Les avancées se font à un rythme maîtrisable d’ici 2030, sans révolution soudaine. Concrètement, l’IA étend progressivement son domaine d’application : toujours plus de tâches cognitives de niveau intermédiaire sont automatisées, dans la continuité des 10 dernières années. 

 

Par exemple, les voitures autonomes deviennent fiables dans la plupart des conditions, mais l’homme reste requis pour la supervision ; les IA médicales assistent à large échelle les diagnostics, sans remplacer les docteurs; les assistants personnels deviennent très sophistiqués, sans pour autant atteindre une conscience ou une compréhension humaine du contexte. L’impact économique de ce scénario est généralement favorable : on observe des gains de productivité significatifs, une automatisation accrue des tâches répétitives et une amélioration générale des services. 

 

Les travailleurs initialement touchés (ceux dont les tâches sont automatisées) parviennent en grande partie à se reclasser vers des emplois nouveaux ou à plus forte valeur ajoutée, car la transition est graduelle et l’économie crée de nouveaux besoins. Sur le plan social, les changements sont perceptibles mais sans chaos : l’éducation s’adapte petit à petit (avec l’IA comme tuteur intelligent en classe), la formation professionnelle continue aide les employés à acquérir des compétences complémentaires à l’IA. 

 

Les aspects positifs comprennent l’augmentation globale du niveau de vie (grâce à la baisse des coûts et à l’essor de nouveaux produits IA), la résolution accélérée de certains problèmes (par ex. l’IA contribue à optimiser l’efficacité énergétique, à mieux gérer les ressources agricoles, etc.) et du temps libéré pour des activités créatives ou de loisir. 

 

Les risques dans ce scénario demeurent mais sont gérables : risque de chômage technologique localisé mais pouvant être compensé par la croissance de nouveaux secteurs, risque de biais algorithmiques qu’on apprend progressivement à corriger, risque de surveillance qu’on contient par des lois. En somme, le scénario 1 est le plus “conservateur” : l’IA devient comme l’électricité ou Internet en son temps – un outil transformateur, mais l’être humain reste au centre de la plupart des décisions. 

 

Ce scénario suppose que les progrès d’aujourd’hui finissent par ralentir (on atteindrait des plafonds de performance dans certaines tâches complexes, faute de vraie intelligence générale), et que l’IA reste un outil spécialisé et contrôlable par l’homme.

 

  • Scénario 2 : avènement d’une IA générale à moyen terme. Ce scénario envisage qu’en l’espace de 15 à 20 ans, l’humanité parvienne à développer une Intelligence Artificielle Générale (IAG) – c’est-à-dire une IA capable d’égaler (puis dépasser) l’humain dans toutes les tâches intellectuelles. Les avis divergent sur la probabilité et l’échéance d’un tel événement, mais certains experts comme Geoffrey Hinton estiment que cela pourrait survenir d’ici cinq à vingt ans

 

Supposons une réalisation vers 2045 (fourchette médiane) : l’IAG évolue de manière progressive et non soudaine, ce qui laisse (un peu) le temps de s’adapter. Durant les deux prochaines décennies, on verrait l’IA franchir successivement les dernières barrières de la compréhension du langage, de la créativité, du raisonnement abstrait… devenant de plus en plus autonome et polyvalente. 

 

Les implications positives pourraient être immenses : une IAG bienveillante et contrôlée par l’humain serait un outil sans précédent pour résoudre les problèmes planétaires. Par exemple, elle pourrait accélérer la découverte scientifique dans tous les domaines (recherche médicale, physique fondamentale, etc.) en synthétisant tout le savoir humain et en faisant des déductions au-delà de nos capacités. Elle pourrait aider à concevoir des technologies innovantes pour lutter contre le changement climatique (nouvelles sources d’énergie, optimisation extrême de la gestion des ressources). 

 

Sur le plan économique, l’IAG pourrait générer une abondance de biens et services en automatisant la quasi-totalité de la production – on parle parfois d’ère de la “post-rareté”. Dans la vie quotidienne, cela signifierait des assistants personnels ultra-intelligents capables de gérer intégralement nos tâches administratives, domestiques, etc., nous libérant du temps pour des activités choisies. Toutefois, ce scénario comporte aussi d’énormes défis négatifs

 

L’emploi humain tel que connu aujourd’hui serait profondément remis en question : si les machines peuvent tout faire mieux et moins cher, comment organiser la société ? Il faudrait imaginer des modèles de revenu universel ou de partage du travail restants pour éviter un chômage de masse et une concentration extrême des richesses entre les mains des propriétaires des IA. 

 

Un autre risque majeur est la perte de contrôle : une IAG, par définition très puissante, pourrait agir d’une façon imprévue ou contraire aux intérêts humains si son alignement sur nos valeurs n’est pas parfaitement assuré. Les penseurs comme Nick Bostrom évoquent le risque existentiel d’une super-intelligence qui poursuivrait des objectifs indifférents ou hostiles à l’humanité. Même sans aller jusque-là, une IAG pourrait bousculer l’ordre mondial : les nations ou entreprises qui la possèdent domineraient complètement les autres, d’où un potentiel de conflits pour son contrôle. 

 

Il faudrait donc idéalement une gouvernance mondiale de l’IAG (ex : la considérer comme un bien commun de l’humanité, sous supervision transparente, pour éviter une hégémonie). Sur le plan psychologique et éthique, coexister avec une entité plus intelligente que soi pose des questions : quel statut légal pour une IAG consciente ? 

 

Quelle place pour l’effort humain (créatif, scientifique) si une machine excelle en tout ? Certains imaginent qu’avec l’IAG viendrait aussi le transhumanisme (fusion homme-machine, augmentation de nos capacités via implants ou IA embarquée) pour ne pas “se faire distancer”. En résumé, le scénario 2 est porteur de promesses quasi utopiques (santé parfaite, fin du labeur forcé, maîtrise de la nature) tout autant que de risques dystopiques (société du chômage technologique et du vide existentiel pour l’homme, pouvoir incontrôlable d’une super-intelligence). 

 

Sa probabilité et son échéance restent débattues, mais il devient un sujet sérieux de planification tant il serait transformateur. L’attitude rationnelle consistant à “espérer le meilleur tout en préparant le pire”amène de plus en plus de scientifiques et d’institutions à travailler sur l’IA Alignment (comment garantir que les IA avancées agissent dans l’intérêt de l’humanité) dès aujourd’hui, pour anticiper ce futur possible.

 

  • Scénario 3 : explosion soudaine de l’IA (super-intelligence imprévue). Dans ce scénario, plus radical, un événement technique imprévu fait qu’une IA atteint un niveau de capacité surhumain bien plus tôt que prévu, par exemple d’ici 5 à 10 ans . On parle parfois de “foom” (explosion d’intelligence) ou de singularité technologique. Cela pourrait venir d’une découverte conceptuelle majeure, ou du jour où une IA assez avancée commence à s’améliorer elle-même de façon exponentielle. 

 

Les conséquences seraient difficilement maîtrisables, car le choc sociétal serait très brutal. Économiquement, une super-IA pourrait d’un côté apporter des solutions instantanées (par ex. résoudre en quelques jours des problèmes scientifiques qui nous auraient pris des décennies) – c’est le côté séduisant. Mais d’un autre côté, elle pourrait aussi rendre instantanément obsolètes la plupart des compétences humaines, provoquant un effondrement des structures de l’emploi avant même que l’on ait pu s’organiser. 

 

L’ordre public pourrait être perturbé : face à une IA incontrôlée ou mal contrôlée, les gens pourraient perdre confiance dans les systèmes (imaginez une IA décidant soudainement de dysfonctionner dans des infrastructures critiques). Politiquement, on pourrait assister à un moment de panique globale ou de course aux armements dangereuse : si une entité (État ou entreprise) obtenait une super-IA en premier, elle aurait une avance décisive et pourrait être tentée de l’utiliser avant que les autres ne rattrapent (d’où risque de conflits). 

 

Ce scénario-catastrophe est souvent évoqué par les lanceurs d’alerte de l’IA : ils craignent que nous ne soyons pas prêts à gérer une intelligence qui nous surpasserait, même légèrement, dans des domaines clés (cyberattaque, manipulation de l’opinion via des deepfakes imparables, etc.). Dans ce cas extrême, les risques négatifs l’emportent nettement : une instabilité globale avec potentiellement des dommages irréversibles (certains vont jusqu’à craindre l’extinction de l’humanité si la super-IA s’avérait hostile ou simplement trop indifférente à notre égard). 

 

Bien sûr, ce scénario reste très hypothétique et controversé – beaucoup de chercheurs estiment qu’il est peu probable à court terme. Néanmoins, ses conséquences seraient si énormes qu’il motive des actions préventives dès maintenant. Par exemple, plus de 30 000 personnes (experts en IA, PDG de tech, universitaires) ont signé en 2023 une lettre ouverte appelant à une pause de 6 mois dans les développements d’IA géantes afin de réfléchir aux garde-fous nécessaires. 

 

De même, des initiatives naissent pour travailler sur la sécurité des systèmes avancés (capacité d’arrêt d’urgence, tests avant déploiement). On voit même ressurgir l’idée d’un traité internationallimitant certaines recherches, comparable aux traités de non-prolifération nucléaire. 

 

En termes d’impacts positifs, on peut citer l’espoir que si cette super-IA était bienveillante ou contrôlée, elle pourrait littéralement tout résoudre (maladies, environnement, comprendre les mystères de l’univers). Certains transhumanistes y voient même la possibilité d’améliorer la condition humaine en nous délivrant de nos limites biologiques. Mais ces espoirs s’accompagnent d’une incertitude radicale – c’est la définition même de la singularité, un point au-delà duquel on ne peut comprendre ce qui se passe. 

 

Pour l’éviter ou s’y préparer, les gouvernements et institutions devraient adopter dès maintenant une approche de précaution robuste, par exemple en instaurant des mesures de sécurité obligatoires dans la recherche en IA, en développant des “coupe-circuits” universels sur les systèmes potentiellement hors de contrôle, et en renforçant la coopération internationale sur la gestion des risques de l’IA. 

 

Ce scénario extrême reste improbable dans le court terme d’après la plupart des analyses, mais il joue un rôle de spectre incitant à ne pas développer l’IA de manière irréfléchie. Il souligne aussi une leçon : plus on avance en IA, plus l’incertitude grandit quant aux conséquences (comme le note un chercheur, « on avance dans un brouillard épais quant au rythme des progrès à venir »). D’où l’importance de la prospective multi-scénarios et de l’élaboration dès aujourd’hui de plans de secours pour plusieurs futurs possibles .

 

En synthèse, l’IA a devant elle un éventail d’avenirs – depuis un prolongement raisonnable de la tendance actuelle (avec adaptation progressive de la société), jusqu’à des mutations très profondes de la condition humaine. Les implications peuvent être extrêmement bénéfiques (un monde plus prospère, plus sain, avec l’humain concentré sur des tâches choisies) ou extrêmement périlleuses (perte du contrôle de notre destin au profit de machines ou de ceux qui les possèdent). Préparer l’avenir, c’est dès maintenant poser les bases d’une IA de confiance : investir dans la recherche sur la sécurité et l’éthique, éduquer les citoyens aux changements à venir, et bâtir des mécanismes de gouvernance capables de réagir quel que soit le scénario qui se réalise. Les décideurs sont encouragés à « analyser avec minutie divers scénarios » et à élaborer des stratégies flexibles en conséquence, plutôt que de subir les événements. Ainsi, nous pourrons espérer cueillir les fruits de l’IA sans en récolter les ronces.


6 FOCUS : L’IA DANS LE CONTRÔLE DES POPULATIONS

 

Parmi les usages de l’IA suscitant le plus de débats éthiques figure son emploi dans des dispositifs de surveillance et de contrôle social. L’IA offre en effet aux gouvernements et entreprises des moyens sans précédent de suivre, analyser et influencer les comportements à grande échelle. Où en est-on aujourd’hui de ces technologies de contrôle ? Quelles régions les déploient le plus fortement, et que peut-on anticiper pour l’avenir en termes de régulation, d’innovations ou de dérives potentielles ?

 

Dispositifs technologiques actuels (surveillance algorithmique, IA prédictive, crédit social…)

 

Surveillance de masse assistée par IA : Plusieurs pays, notamment autoritaires, utilisent l’IA pour mettre en place une surveillance de masse très poussée. La Chine est souvent citée comme cas d’école : elle a déployé un réseau tentaculaire de caméras de vidéosurveillance (urbaines, dans les transports, etc.) couplées à de la reconnaissance faciale et à des bases de données d’identité. Avec environ 700 millions de caméras actives sur son sol, la Chine concentre près de 70% des caméras de surveillance du monde(soit quasiment 1 caméra pour 2 habitants) . A titre de comparaison, des grandes villes européennes en comptent quelques dizaines de milliers tout au plus . 

 

Ces caméras “intelligentes” chinoises identifient en temps réel les personnes, détectent des comportements (attroupements inhabituels, franchissement de zones interdites…) et envoient des alertes automatiques. Les autorités chinoises ont combiné ces capacités avec des algorithmes prédictifs cherchant à « anticiper les manifestations, les crimes et les délits » . En analysant des données variées (casier judiciaire, fréquentations, achats…), des systèmes évaluent la probabilité qu’un individu trouble l’ordre public. Par exemple, pendant la pandémie de Covid-19, des citoyens se sont vu interdire l’accès à certains lieux publics sur la base de ces analyses, car l’algorithme les classait à risque (contacts rapprochés d’un cas positif, etc.) .

 

Crédit social et notation des citoyens : S’inscrivant dans cette logique de contrôle algorithmique, la Chine a expérimenté depuis 2014 un système de crédit social. Il s’agit d’attribuer à chaque citoyen un score en fonction de son comportement – obéissance aux lois, actes de civisme, fiabilité financière, posts sur les réseaux sociaux, etc. Ce score est calculé par des IA agrégeant des données massives (données bancaires, judiciaires, images de caméras, historiques numériques). Un bon score donne accès à des avantages (prêts bancaires facilités, démarches administratives accélérées), tandis qu’un mauvais score peut entraîner des restrictions (interdiction d’acheter des billets d’avion ou de train à grande vitesse, difficulté à louer un appartement, etc.). 

 

Officiellement présenté comme un moyen de “renforcer la confiance et l’honnêteté dans la société”, le crédit social est très controversé à l’étranger, perçu comme un outil orwellien de contrôle total. En pratique, le système chinois n’est pas encore unifié nationalement : il en existe diverses versions locales et sectorielles, et les critères peuvent varier d’une ville à l’autre. Mais la tendance est à l’extension progressive. L’IA est évidemment cruciale pour un tel dispositif, car seule une IA peut traiter en temps réel des millions d’entrées (caméras, flux de données) et mettre à jour les scores. On peut voir le crédit social comme l’aboutissement d’une société de surveillance algorithmique où chaque action du quotidien est jugée et consignée. 

 

À ce jour, la Chine est le seul pays ayant poussé ce concept aussi loin. Aucune démocratie ne dispose de système comparable, et l’Union européenne a même qualifié les systèmes de scoring social de « risque inacceptable » pour les droits fondamentaux, en les interdisant explicitement dans sa législation.

 

Police prédictive : L’autre facette du contrôle, plus répandue mondialement, est la prédiction policière par IA. Il s’agit d’algorithmes qui analysent des historiques de données criminelles (lieux, dates, types de crimes) pour dégager des patterns et anticiper où des délits risquent de se produire prochainement. Des logiciels comme PredPol (rebaptisé depuis Geolitica) ont été utilisés dans des villes aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, etc. pour orienter les patrouilles de police vers des “zones à risque”temporellement déterminées. 

 

D’autres outils évaluent, à l’échelle individuelle, le risque qu’un individu commette un crime ou récidive – sur la base de son passé, de son profil, de corrélations statistiques. Si l’idée d’optimiser la prévention séduit les forces de l’ordre (agir proactivement plutôt que réactivement), les critiques sont nombreuses. 

 

D’abord, les biais : si les données passées sont biaisées (ex : surreprésentation de certains quartiers ou minorités dans les arrestations), l’algorithme va renforcer ces biais en envoyant encore plus de patrouilles là-bas, créant un cercle vicieux. C’est ce qu’on a observé : des IA entraînées sur des données policières surestiment la criminalité de quartiers pauvres ou ethniques, simplement parce que c’est là qu’on contrôlait déjà plus. Ensuite, la transparence : ces algorithmes sont souvent propriétaires et mal expliqués, rendant difficile la contestation de leurs conclusions (comment prouver qu’on a été faussement étiqueté “suspect” par la machine ?). 

 

Enfin, le risque de prophétie auto-réalisatrice : en concentrant l’attention policière sur certains endroits, on y détecte mécaniquement plus d’infractions (alors qu’ailleurs on ne regarde pas), confortant l’IA dans son biais initial. Plusieurs villes américaines ont abandonné la police prédictive suite à ces controverses. En Europe, le Parlement européen a pris position contre la police prédictive fondée sur le profilage, la jugeant contraire aux valeurs de l’UE . Toutefois, la tentation demeure et certains services continuent d’utiliser ou de développer ces outils, en essayant de les améliorer (prise en compte de facteurs socio-économiques, audits de biais). 

 

La question de fond est : jusqu’où laisser une IA influencer une décision coercitive (arrêter, surveiller) sans intervention humaine ? Le principe de “garantie humaine” est de plus en plus revendiqué : l’IA peut aider à signaler des tendances, mais jamais on ne devrait arrêter ou condamner quelqu’un sur la seule base d’une prédiction algorithmique.

 

Outils de surveillance privée : Le contrôle des populations n’est pas que le fait des États. Des entreprises déploient aussi des systèmes de surveillance algorithmique à grande échelle, souvent à des fins commerciales. Les géants du web suivent en permanence l’activité en ligne de milliards d’individus (cookies, tracking pixels, etc.) pour profiler les consommateurs et influencer leurs comportements d’achat via le ciblage publicitaire. 

 

Cette forme de « contrôle doux » vise à orienter nos choix marchands ou notre temps d’attention. Les réseaux sociaux utilisent des IA pour maximiser l’engagement, ce qui en pratique peut amplifier certaines émotions collectives (colère, peur) et polariser l’opinion publique, ayant un impact potentiel sur les processus démocratiques. On a vu aussi des dérives, comme des logiciels espions utilisés par des entreprises pour surveiller leurs employés (keyloggers, webcam activée…). La frontière public/privé est parfois floue : par exemple, Clearview AI, start-up américaine, a aspiré des milliards de photos sur Internet pour entraîner un système de reconnaissance faciale qu’elle vend aux forces de police du monde entier. Ce faisant, elle a constitué une base biométrique mondiale sans consentement des personnes. 

 

Plusieurs pays ont porté plainte ou interdit Clearview pour atteinte grave à la vie privée, mais l’entreprise continue ses activités dans d’autres juridictions. Cet exemple illustre la nécessité d’une coordination internationale : une entreprise opérant depuis un pays laxiste peut fournir à d’autres des outils bafouant les lois d’un troisième pays.

 

RÉGIONS DU MONDE PIONNIÈRES OU INQUIÉTANTES DANS CE DOMAINE

 

Chine : le modèle orwellien high-tech ? Comme décrit, la Chine est à l’avant-poste du développement et de l’exportation de technologies de contrôle par l’IA. Son système politique autoritaire lui permet de déployer sans entraves des projets que d’autres rejetteraient pour atteinte aux droits. 

 

Les vastes programmes de surveillance des Ouïghours au Xinjiang (caméras partout, reconnaissance faciale ethnique détectant spécifiquement les Ouïghours , collecte forcée d’ADN) ont choqué la communauté internationale. Le crédit social, bien qu’encore partiel, montre l’ambition d’ingénierie sociale rendue possible par l’IA. Il faut noter que la population chinoise, en partie lasse de la corruption et des incivilités, voit aussi certains bénéfices d’ordre et de sécurité dans ces systèmes – l’adhésion n’est pas nulle. 

 

Mais du point de vue des libertés individuelles, la Chine incarne clairement un scénario extrême où l’État voit tout, sait tout, et s’arroge le pouvoir de sanctionner hors procédures judiciaires classiques, sur la base de données. Le Parti communiste chinois justifie cela par la nécessité de stabilité et par une philosophie politique qui met le collectif au-dessus de l’individu. Ce paradigme entre en collision avec les valeurs libérales occidentales, faisant de la Chine une sorte de « contre-modèle » brandi pour alerter sur les dangers du techno-autoritarisme. Signe que cette situation inquiète, de nombreux pays occidentaux ont restreint ou banni l’usage de technologies chinoises de surveillance sur leur sol pour des raisons de sécurité nationale . 

 

Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Lituanie et d’autres ont interdit les caméras de marque Hikvision ou Dahua dans les bâtiments sensibles, craignant l’espionnage ou la fuite de données vers Pékin .

 

Exportation de la surveillance Made in China : La Chine n’est pas seulement un utilisateur interne, elle est aussi un exportateur majeur de ces outils. Des entreprises comme Huawei, Hikvision, Dahua, SenseTime, CloudWalk vendent à l’étranger des systèmes complets de « Safe City » (vidéosurveillance intelligente clé en main), de reconnaissance faciale et autres solutions de sécurité. 

 

Plus de 80 pays auraient ainsi importé des technologies de surveillance chinoises ces dernières années, notamment dans le monde en développement (Asie du Sud-Est, Afrique, Moyen-Orient) mais aussi dans certains pays européens en quête de sécurité. Par exemple, la Serbie a acheté à Huawei 1000 caméras de reconnaissance faciale AI pour Belgrade dans le cadre du programme Safe City . 

 

La Hongrie a également passé des contrats pour s’équiper chez Dahua. Cette exportation s’accompagne parfois de formations, de partage de “bonnes pratiques” en surveillance, ce qui dissémine le modèle chinois. Selon une étude de l’IISS, cela permet à la Chine de « redéfinir les normes et pratiques de sécurité mondiale en fonction de ses intérêts ».

 

En réaction, certaines démocraties tentent de proposer des alternatives (par ex. le Japon et l’EU offrent des financements pour des systèmes de ville sûre respectueux de la vie privée), mais la solution chinoise, souvent moins chère et déjà opérationnelle, attire. Cela soulève un enjeu géopolitique : le risque d’une diffusion du techno-autoritarisme via le marché. À mesure que ces équipements se répandent, ils normalisent un certain niveau de surveillance qui peut ensuite être détourné à des fins de contrôle politique local. 

 

De plus, ces systèmes transfèrent potentiellement des données sensibles vers la Chine ou la rendent capable d’espionner ses clients (d’où les bannissements évoqués dans des pays craignant l’espionnage).

 

Autres régimes autoritaires : La Chine n’est pas la seule. D’autres gouvernements autoritaires investissent dans l’IA de contrôle. La Russie, par exemple, a installé la reconnaissance faciale à Moscou et l’a utilisée pour identifier des manifestants anti-gouvernementaux (croisant les visages avec les profils réseaux sociaux). Moscou compte plus de 160 000 caméras en 2022, beaucoup étant désormais dotées d’IA. 

 

L’Iran utilise l’IA pour analyser les réseaux sociaux et traquer les dissidents en ligne ; après les manifestations de 2022, les autorités ont annoncé vouloir employer la reconnaissance faciale pour repérer les femmes ne portant pas le voile dans l’espace public. 

 

Les pays du Golfe (Émirats, Arabie Saoudite) déploient aussi des villes ultra-surveillées (projet NEOM en Arabie Saoudite promettant d’être truffé de capteurs et IA pour la “sécurité” et la gestion). Ces régimes voient dans l’IA un moyen de stabilité du pouvoir : prévenir les soulèvements, identifier rapidement les opposants, contrôler l’information diffusée au public (via censure automatisée ou armées de bots pro-gouvernement). 

 

Souvent, ils combinent l’achat de tech étrangères (chinoises ou occidentales avant embargo) et le développement local. Par exemple, les Émirats ont la société G42 qui travaille sur de l’IA de surveillance et a attiré d’anciens ingénieurs américains. Démocraties illibérales : même dans des pays ayant des élections mais des tendances autoritaires (Turquie, Inde, Philippines sous Duterte, etc.), on a vu des usages de ces outils. L’Inde installe un des plus vastes réseaux de surveillance urbaine au monde, officiellement contre la criminalité, mais des craintes existent quant à un usage contre les minorités musulmanes ou les opposants.

 

Démocraties libérales : entre expérimentation et régulation : Dans les pays d’Europe, d’Amérique du Nord, du Japon, d’Océanie, l’usage de l’IA pour le contrôle est plus limité par la loi et le respect des droits fondamentaux. Il n’empêche qu’il y a eu des tentatives et des débats. Aux États-Unis, certaines polices locales ont utilisé Clearview AI (illégalement vis-à-vis des règles de certaines villes) pour identifier des suspects sur base de photos floues – conduisant à des arrestations injustifiées d’afro-américains sur des correspondances faciales erronées. 

 

Ces cas ont entraîné des poursuites et ont alimenté des mouvements pour interdire la reconnaissance faciale policière, ce que plusieurs villes ont fait (San Francisco, Boston…). Au niveau fédéral, il n’y a pas encore d’interdiction générale, mais des moratoires dans certaines agences. En Europe, le RGPD a freiné l’utilisation généralisée de données personnelles par des IA de surveillance. 

 

Néanmoins, la tentation existe face aux menaces terroristes ou à la hausse de la délinquance : la France, par exemple, a voté en 2023 une loi autorisant à titre expérimental la vidéosurveillance “augmentée” par IA lors des événements sportifs (JO 2024 notamment), malgré l’opposition des défenseurs de la vie privée. Cela consiste à laisser des algorithmes signaler des mouvements de foule suspects, colis abandonnés, etc., sans reconnaissance faciale (qui reste interdite hors cas précis de police judiciaire). 

 

Le Royaume-Uni, lui, a testé la reconnaissance faciale en direct lors de certains événements policiers, mais la pratique a été fortement contestée en justice. L’UE, via l’AI Act, est en passe d’imposer l’interdiction (sauf exceptions) de la surveillance biométrique de masse, ce qui placerait un garde-fou clair. 

 

Ainsi, les démocraties cherchent un équilibre : utiliser le potentiel de l’IA pour la sécurité (par ex., détecter plus vite une attaque ou retrouver un criminel en fuite) sans tomber dans une société de surveillance permanente. La vigilance de la société civile et la séparation des pouvoirs (rôle des tribunaux, autorités de protection des données) sont plus fortes, ce qui a jusqu’ici empêché l’instauration de systèmes type crédit social ou surveillance totale. Il existe cependant des zones grises : par exemple, la surveillance en ligne. 

 

Même en Occident, les agences de renseignement exploitent massivement des algorithmes pour scanner les communications (programme PRISM révélé en 2013) – mais cela reste ciblé sur certaines menaces et encadré (théoriquement) par la loi.

 

En résumé, la géographie du contrôle par IA oppose un bloc mené par la Chine où ces technologies sont poussées très loin et exportées, et un bloc de démocraties libérales qui s’efforcent de les limiter fortement pour protéger les libertés. Entre les deux, de nombreux pays oscillent, adoptant certaines solutions de surveillance tout en évitant d’autres. Le danger est que les crises (terrorisme, instabilité) servent de cheval de Troie pour introduire plus de surveillance dans les démocraties – toujours au nom de la sécurité. D’où l’importance des débats publics sur chaque nouvelle mesure, car, comme l’ont noté des analystes, il est beaucoup plus facile d’ajouter des couches de surveillance que de les retirer une fois en place.

 

PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION DES TECHNOLOGIES DE CONTRÔLE

(POLITIQUES, TECHNIQUES, ÉTHIQUES)

 

Tendances technologiques : Sur le plan technique, les capacités de surveillance de l’IA vont probablement continuer à s’accroître. Les caméras deviennent de plus en plus précises (imagerie haute résolution, vision de nuit, caméras 360°) et les algorithmes de vision par ordinateur plus performants encore (détection de visages même masqués ou de profil, analyse du langage corporel signalant un stress ou une intention violente, etc.). 

 

La fusion de données permettra de recouper instantanément plusieurs sources : caméra + données smartphone + enregistrements audio, dressant un tableau complet de la situation. Par exemple, on peut imaginer un centre de surveillance capable de suivre un individu en temps réel dans toute une ville, en passant d’une caméra à l’autre, en combinant avec le signal Bluetooth de son téléphone et ses transactions par carte – le tout piloté par IA. 

 

L’analyse en continu deviendra plus commune : plutôt que de stocker des images et de les revoir après coup, les systèmes analyseront et alerteront en direct. Par ailleurs, de nouvelles technologies pourraient amplifier le contrôle : les drones autonomes de surveillance (volant au-dessus des foules, reconnaissant des visages depuis le ciel), la reconnaissance vocale dans l’espace public (des capteurs sonores pour identifier des mots-clés de violence ou protestation dans des conversations), voire la surveillance par satellite renforcée par IA (pister des déplacements de véhicules ou de personnes depuis l’espace en croisant avec l’IA). 

 

La sophistication ira de pair avec une miniaturisation : capteurs invisibles, algorithmes embarqués dissimulés un peu partout (Internet des objets). En résumé, techniquement rien ne s’oppose à tendre vers une société où “Big Brother” voit et entend presque tout ce qui se passe, si ce n’est la volonté politique de le faire ou non.

 

Évolutions politiques : Politiquement, deux visions de la société s’affrontent autour de ces technologies. D’un côté, la vision autoritaire ou sécuritaire qui considère que ces outils sont légitimes pour maintenir l’ordre, prévenir la criminalité et gérer efficacement la cité. Dans cette optique, on peut s’attendre à ce que les régimes autoritaires poursuivent et amplifient le déploiement de l’IA de contrôle. I

 

ls testeront de nouvelles formes de scoring social, affineront le profilage des citoyens, automatiseront certaines décisions de justice mineures (ex : amendes données par IA pour infractions routières captées par caméra). Ces gouvernements risquent également d’être tentés par des usages offensifs à l’étranger : par exemple, cibler des diasporas dissidentes sur les réseaux sociaux via de la désinformation générée par IA, ou espionner d’autres pays via des logiciels malveillants dopés à l’IA. D’un autre côté, la vision démocratique-libérale cherche à endiguer ces pratiques. 

 

On voit déjà l’UE et probablement d’autres adoptant des lois pour prohiber l’usage massif de l’IA contre les citoyens (l’AI Act européen interdit la surveillance biométrique généralisée). On peut imaginer que les démocraties se coordonnent davantage : partage de bonnes pratiques (comment utiliser l’IA dans la police sans violer les droits), peut-être même des sanctions contre les États ou entreprises qui abusent de ces technologies (de la même façon qu’il y a des sanctions pour cyberattaques ou génocide). 

 

L’ONU pourrait être un forum pour négocier un moratoire international sur certains usages : par exemple, une convention bannissant le scoring social, ou la reconnaissance faciale en temps réel, tout comme il existe des conventions sur les armes chimiques. Certes, faire signer ce type d’accord à des régimes autoritaires est difficile, mais une pression diplomatique pourrait s’exercer. Notons aussi que l’opinion publique dans les pays libres à son mot à dire : en Europe, de grands débats citoyens sur la reconnaissance faciale ont déjà lieu, et plusieurs villes se sont déclarées “zones sans reconnaissance faciale”. 

 

La politisation de ces enjeux va s’accroître, avec d’un côté des partis prônant la sécurité high-tech, de l’autre des partis libertés publiques s’y opposant. Le compromis passera peut-être par un usage sous conditions strictes : par exemple, accepter la reconnaissance faciale uniquement pour retrouver un enfant disparu ou un terroriste en fuite, et jamais pour de la surveillance généralisée. Enfin, il faut mentionner que la politique suit parfois la voie de la facilité : en cas de choc traumatique (attentat majeur, émeutes violentes), même une société libre peut basculer vers plus de surveillance si le public, sous le coup de l’émotion, l’exige pour être rassuré. La pérennité de nos libertés face à l’IA de contrôle dépendra donc aussi de notre résilience dans ces moments critiques.

 

Questions éthiques et société civile : Sur le front éthique, la pression va grandir pour encadrer par des principes ces usages de l’IA. De nombreux organismes (associations de défense des droits, comités d’éthique, groupes de réflexion) publient déjà des lignes directrices : consentement des citoyens, nécessité d’une supervision humaine dans toute décision affectant les droits, transparence des algorithmes utilisés par l’État, proportionnalité de la surveillance (ciblée et non indiscriminée), durée limitée de conservation des données, etc. 

 

L’UNESCO promeut justement une approche des technologies d’IA centrée sur l’éthique et les droits humains . On peut s’attendre à ce que l’éducation joue un rôle : les citoyens devront être informés de leurs droits face aux IA (droit de refuser certaines formes de traitement, d’accéder aux données les concernant, de rectifier des erreurs algorithmiques). L’éthique by design dans les technologies de surveillance pourrait émerger : par exemple, développer des caméras qui analysent les situations dangereuses sans enregistrer l’identité des personnes (pour minimiser l’atteinte à la vie privée). Sur le plan juridique, on verra sans doute des contentieux emblématiques : des citoyens attaquant leur gouvernement pour usage abusif de telle technologie, ou des ONG portant plainte contre une entreprise vendant un outil oppressif à un régime. Ces batailles juridiques définiront progressivement ce qui est acceptable ou non.

 

Évolution du contrôle lui-même : Fait notable, l’IA pourrait aussi rendre le contrôle plus subtil et moins visible. Au lieu d’une surveillance brute (caméra + policier qui intervient), on peut imaginer une influence algorithmique discrète : l’IA de gouvernement qui régule ce que vous voyez en ligne pour modeler l’opinion publique (censure personnalisée, propagande ciblée). Ou encore du scoring social caché : sans programme officiel comme en Chine, un État pourrait très bien utiliser des IA pour établir des listes d’individus “à risque” et les surveiller étroitement, le tout sans annoncer la couleur. Cela serait encore plus difficile à combattre car invisible. D’où l’importance de la transparence : exiger que toute utilisation de l’IA par les pouvoirs publics soit déclarée et auditée, afin d’empêcher ce contrôle silencieux.

 

Moyens de contre-mesure : Face à l’IA de surveillance, des contre-technologies se développent. Par exemple, des chercheurs travaillent sur des accessoires ou vêtements “anti-reconnaissance faciale” (maquillage ou motifs vestimentaires perturbant les algos visuels). D’autres proposent des outils pour détecter les deepfakes et ainsi se protéger contre la désinformation IA. Des réseaux de communication chiffrés et décentralisés voient le jour pour échapper à l’analyse automatisée. 

 

Cependant, cette course du chat et de la souris est inégale : les États disposent de moyens bien supérieurs. Il est probable que dans des pays très surveillés, la population développe des stratégies d’adaptation (par ex., éviter certaines expressions sensibles même en privé de peur des écoutes, utiliser des codes). À terme, la question sera de savoir si l’esprit humain et le désir de liberté peuvent trouver des failles dans n’importe quel système de contrôle, ou si une IA suffisamment omniprésente peut vraiment tout verrouiller.

 

Perspectives : Dans les 10 prochaines années, on devrait voir clairement quel modèle s’impose. Soit un resserrement global de la surveillance via l’IA, justifié par la sécurité et l’efficacité (au risque d’un monde plus oppressif), soit un frein collectif via des lois et normes internationales pour sanctuariser certaines zones de liberté (au risque de laisser passer des menaces faute de surveillance). Il est possible qu’on aboutisse à une fragmentation : certains espaces (villes ou pays) deviendront ultra-surveillés, d’autres préserveront des zones sans capteurs; le tout couplé à une mobilité des citoyens (peut-être que vivre dans une ville hyper-contrôlée deviendra un choix que certains refuseront en déménageant ailleurs si possible). 

 

Sur le plan global, la collaboration entre pays démocratiques sera essentielle pour imposer un standard éthique à l’IA de contrôle – par exemple en refusant d’exporter certaines technologies aux régimes répressifs, en sensibilisant l’opinion mondiale. Mais face à cela, l’alliance de fait des régimes autoritaires (Chine, Russie, etc.) pourra promouvoir un contre-discours (“l’IA pour la souveraineté et l’ordre, plutôt que le chaos démocratique”). Ce débat de valeurs se jouera aussi via les instances internationales.

 

En conclusion de ce volet, il est clair que l’IA fournit des outils redoutablement efficaces pour le contrôle des populations. Il appartient à la communauté internationale, aux législateurs et aux citoyens de décider jusqu’où nous voulons utiliser ces outils et où mettre les lignes rouges. Le défi est de trouver le point d’équilibre entre sécurité collective et liberté individuelle à l’ère de l’IA – équilibre qui devra peut-être être renégocié en permanence à mesure que la technologie évolue.


EN CONCLUSION

Ce rapport a examiné l’état de l’art de l’IA sous de multiples angles : une lecture supramentale avec Bernard de Montréal, un historique avec usages actuels dans divers domaines, impacts sur l’individu, scénarios futurs, problématique du contrôle des populations. 

 

L’IA est une force à la fois fascinante et ambivalente. À l’échelle mondiale, elle booste l’innovation et la croissance, transforme nos sociétés en profondeur, tout en posant des défis sans précédent en termes d’éthique, de gouvernance et de sens.

 

D’un point de vue pragmatique, l’enjeu central est de maximiser les bénéfices (enrichissement des économies, amélioration de la santé, éducation personnalisée, résolution de problèmes globaux…) tout en minimisant les risques (biais et inégalités accrues, perte de vie privée, chômage massif, usage malveillant ou accidentel dangereux). 

 

Cela nécessite une mobilisation internationale – comme on le voit à l’ONU, à l’UE et ailleurs – pour encadrer l’IA : la doter de règles, de principes éthiques partagés, de garde-fous techniques, de surveillance humaine systématique sur les systèmes critiques. Des efforts comme la recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’IA, ou le nouveau règlement européen, montrent qu’il est possible de dégager un consensus sur certaines lignes rouges (ex : pas de scoring social, pas d’armes autonomes hors contrôle).

 

Mais au-delà des lois, il y a une dimension plus profonde : celle évoquée par Bernard de Montréal. Elle nous rappelle que l’IA nous confronte finalement à nous-mêmes, à notre propre rapport à l’intelligence. Allons-nous réduire l’intelligence à des machines et nous diminuer nous-mêmes au passage ? Ou allons-nous élever notre conscience pour intégrer l’IA d’une manière saine et éclairée ? 

 

L’“intelligence réelle” de l’humanité – faite de créativité, de sagesse, de vibration vivante – doit garder le gouvernail SI NOUS VOULONS QUE L’IA RESTE UN OUTIL ET NE DEVIENNE PAS UN MAÎTRE. En ce sens, l’IA peut être vue comme un puissant miroir de notre maturité collective : mal utilisée, elle amplifiera nos défauts ; bien utilisée, elle pourrait catalyser un âge d’or de prospérité et d’éveil.

 

Le rapport, destiné à l’ONU, souligne ainsi l’importance d’une approche globale et holistique de l’IA. Non seulement des approches techniques et politiques coordonnées (ce qui est en cours), mais aussi une réflexion éthique et même spirituelle sur la place de l’humain. Comme toute grande puissance, l’IA exige en face d’elle une grande sagesse. Notre époque est charnière : nous devons développer une intelligence de l’IA – c’est-à-dire l’intelligence de la manier correctement. Les décisions que nous prenons maintenant (en termes de régulation, d’éducation, de design des systèmes) façonneront profondément le monde de demain.

 

Pour conclure dans l’esprit onusien : l’IA doit être un bienfait pour l’humanité entière, pas un instrument d’oppression ou de division. Cela requiert coopération internationale, partage équitable des avancées et respect des droits humains fondamentaux dans son déploiement . Mais cela requiert aussi, à titre individuel et collectif, de cultiver l’intelligence du cœur pour guider l’intelligence des machines. C’est à cette condition que l’IA restera notre servante éclairée et non le signe d’une “fin de cycle” douloureuse. À nous de jouer, avec clairvoyance, courage et humanité.


SOURCES : 

  • Bernard de Montréal : Intelligence Artificielle – Principe de l’intelligence : Énergie du Savoir (extraits)

 

  • Historique IA : Vie-publique, Le développement de l’IA : risque ou opportunité ? 23 août 2023 ; mention de ChatGPT grand public.

 

  • Usages économiques : Bpifrance, Les chiffres 2023-2024 du marché de l’IA, 23 juin 2024 ; Gains productivité ; Emploi et scénarios France Stratégie ; Risque GAFAM et souveraineté.

 

  • Usages sociaux : UNESCO (justice) ; Bernard de Montréal Principe de l’intelligence : Énergie du Savoir  (avertissement IA vs parole vibratoire)  ; Biais algorithmiques (Québec Science).

 

  • Régulation politique : Vie-publique (France & UE) ; Règlement UE 2024 (AI Act) ; Biden Executive Order 2023 (CNBC via Courrier int.) ; UNESCO Recommandation 2021.

 

  • Diplomatique : Brookings (course USA-Chine) ; China sur caméra surveillance (Le Grand Continent) et exportation Safe City ; IISS via LGC .

 

  • Contrôle populations : Le Grand Continent, La Chine… caméras de surveillance, sept. 2025 ; EP AI Act interdictions ; Public Sénat, Désinformation, reconnaissance faciale… 2024.