Le libre-arbitre


Le concept du libre-arbitre renchérit, chez l’homme, l’illusion de sa liberté psychologique et psychique, alors que rien n’est plus éloigné de la réalité. L’homme connaît sur terre une conscience expérimentale directement liée à un niveau ou à un autre de programmation de vie. L’homme vient de la mort et, tant qu’il doit retourner à la mort, il connaît une vie programmée, sur laquelle il n’exerce aucun contrôle absolu. Ceci fait partie des lois de l’involution et aucun homme inconscient ne peut nier dans le fond de lui-même avoir perçu, au cours de son existence, des forces suffisamment évidentes en lui qui le faisaient agir dans une direction ou une autre, selon un plan dans sa vie.

Même si le libre-arbitre constitue la qualité psychologique maîtresse de l’ego, il n’est pas à l’épreuve des forces qui œuvrent à l’intérieur de l’homme sous le couvert de ses émotions et de ses pensées subjectives. Voilà pourquoi, d’ailleurs, l’homme n’a jamais senti qu’il possédait la clef absolue donnant accès à son existence réelle. L’homme nouveau connaîtra une conscience à travers laquelle le libre-arbitre sera transformé dans une conscience libre. L’évolution fera de cet homme un être libre, capable de comprendre parfaitement sa vie. Il aura dépassé les influences karmiques de son lien avec le monde de la mort, et il pourra , dorénavant, se subtiliser aux influences des plans parallèles. Cette liberté réelle marquera la rupture totale du pouvoir des entités de l’astral sur le plan mental de l’homme. À partir de ce moment, l’intelligence créative sera la seule et unique force en lui, il en disposera pour vivre selon les lois de la vie, et non plus selon celles de la mort.

 

La psychologie de ces hommes sera une véritable science interne et infuse, libre de toute interférence et de toute ingérence. Ils reconnaîtront qu’être libre dépasse de beaucoup le simple libre-arbitre, qui marqua, pendant l’involution, le début de l’illusion de l’ego dans la matière. C’est à travers l’illusion du libre-arbitre que les forces de la mort ont le plus œuvré à la conquête de l’esprit de l’homme, surtout à travers ses pensées subjectives, qu’il croyait siennes lorsqu’en fait elles étaient colorées par différents plans d’influence. Pour qu’un homme soit libre dans le sens absolu du terme, il doit vivre ses pensées créativement et non réflectivement; toute réflection produit dans la conscience à un effet-miroir qui ralentit la lumière et la colore de fait. L’homme doit être libre de façon absolue, dégagé de toute forme- pensée pouvant colorer sa conscience ; sinon, il vit l’illusion du libre-arbitre, mode astral subtil qui le maintient dans l’impuissance de son intelligence créative.

L’homme nouveau dépassera tellement le niveau psychologique de sa conscience mentale inférieure qu’il lui sera possible de voir la différence entre le libre-arbitre et le mental supérieur dans sa pleine liberté d’expression. Ceci lui donnera accès à un nouveau taux vibratoire de l’énergie de sa conscience, et c’est à partir de cette sensibilité qu’il prendra réellement conscience. Cette dernière se perfectionnera à un point tel que, un jour, l’homme pourra naturellement ajuster sa vibration mentale afin de commander la matière.

Le libre-arbitre tel que nous l’instituons aujourd’hui, nous force à subir les influences des mondes parallèles. Nous ne connaissons pas encore suffisamment les plans subtils d’intelligence évolutive pour saisir la nature de la réalité occulte présente derrière la conscience de l’ego. L’être humain supporte, à l’intérieur de sa conscience subjective, toute une mémoire qui le relie à des plans d’où il est descendu avant son incarnation dans la matière.

 

Il vit et continue de vivre des pactes avec ces plans, pactes qui ont été enregistrés dans les annales de vies supérieures à sa conscience égoïque. Voilà pourquoi l’homme n’a pas souvenance de ses vies antérieures, et il en est ainsi tant qu’il n’a pas atteint un niveau de conscience suffisante, capable de supporter la mémoire qui découle de son rapport occulte avec l’âme. Ainsi lié, il est forcé de vivre une vie matérielle qui contient certaines faiblesses retenues de ses expériences passées. Il peut aussi vivre d’autres expériences qui le préparent à un modèle de vie future, à partir d’un matériel événementiel qui sera utilisé plus tard, après sa mort, dans la construction de véhicules plus avancés et destinés à l’évolution de l’âme.

C’est à l’intérieur de cette condition que le libre-arbitre entre en jeu. Il sert à développer, selon l’expérience, les conditions futures qui lui permettront, sur les plans de la mort, d’y perfectionner son évolution. Car l’homme ne vit pas d’expériences sur le plan matériel pour l’évolution de sa vie matérielle, mais bien pour l’évolution de sa vie en tant qu’entité sur les plans subtils. Comme cette condition de l’humanité inconsciente sera renversée au cours de la prochaine évolution, cela excite et trouble les sphères de la mort. Ces dernières commencent à percevoir leur impuissance face à la nouvelle conscience humaine, impuissance qui les forcera à prendre conscience qu’elles-mêmes devront connaître une grande perturbation. L’humanité vit aujourd’hui la lutte entre l’ancienne conscience et la conscience nouvelle, entre les forces de l’âme et les forces de l’esprit.

Le libre-arbitre sera reconsidéré dans une autre lumière au cours de l’évolution future de l’homme, car l’esprit se fera de plus en plus sentir en lui. L’homme vivra beaucoup plus de l’énergie de sa doublure éthérique que celle de l’âme, qui certes le soutient astralement, mais ne peut lui ouvrir les plans d’énergie nécessaires à la reconnaissance de sa liberté réelle sur le plan matériel. Tant que l’homme est inconscient, sa vie est vécue par rapport à son lien avec le monde de l’âme. Dès qu’il se conscientise, il commence à vivre de plus en plus en dehors de ce monde astral ; alors il commence à découvrir la liberté réelle de sa conscience créative. L’évolution future de l’homme conscient transcendera les conditions psychologiques de l’ego coincé entre les forces de l’âme et les forces de l’esprit, car ce dernier est sa seule et unique lumière, sa seule et unique intelligence.

 

L’évolution de La conscience supramentale sur terre permettra enfin à l’homme conscient de réaliser jusqu’à quel point l’illusion du libre-arbitre fut, durant l’involution, le facteur mental qui a maintenu divisée sa conscience. Il prendra possession de son intelligence à partir du moment où il comprendra la nature multidimensionnelle de sa conscience, condition fondamentale à la compréhension du rapport entre le libre arbitre et la liberté réelle de l’ego conscientisé. La conscience supramentale, contrairement à la conscience mentale inférieure de l’involution, permettra à l’homme d’extraire de son mental supérieur les éléments nécessaires à la construction d’une vie libre, sans perte ni diminution de sa conscience vivante.

Il deviendra de plus en plus évident que le libre-arbitre et ses conséquences illusoires pour l’homme ne marqueront qu’une étape de l’involution, étape durant laquelle il fut nécessaire que l’homme enregistre dans son mental certaines impressions essentielles au développement de la structure psychique de son ego. Cette condition cessa en 1969. Une conscience supérieure entreprit alors sa descente sur terre, et l’homme put commencer à évoluer en conjonction avec des événements importants que la planète va connaître au cours de la prochaine évolution.

Le libre-arbitre fut antérieurement si nécessaire qu’il devint le seul point d’appui de la conscience expérimentale, alors que l’homme devait vivre sa vie dans un cadre de pensée assujettie à la condition existentielle de la planète. Mais avec l’évolution qui, déjà, a commencé sur terre, l’homme se libérera de l’illusion de son libre-arbitre et pourra, enfin, commencer à apprécier son intelligence réelle, fondée sur une toute autre longueur d’onde. L’homme nouveau croîtra dans cette nouvelle conscience comme l’homme ancien dut croître au cours de l’involution de la cinquième race-racine. Cependant, au cours du prochain cycle, cette croissance sera totalement en rapport avec sa conscience interne, et non plus conformément à une conscience collective extérieure à lui-même, dont le pouvoir de conditionnement, parfaitement utilisé par l’astral, fut la source de son ignorance.

 

La conscience libre ne portera aucun jugement sur la conscience conditionnée de l’involution, mais elle en sera extrêmement avisée. De sorte que l’homme ne pourra plus vivre ou subir quelconque forme de cette dépendance psychologique qui marqua profondément sa conscience involutive et fit de lui un être esclave. Cette condition de la nouvelle conscience sur terre apportera de grands changements dans les rapports humains. Au cours des siècles qui suivront la descente de la conscience supramentale, l’être humain deviendra de plus en plus libre : il apprendra à utiliser sa nouvelle énergie et sa vie sur terre sera à la hauteur de son intelligence créative. Cette révolution entraînera de grands mouvements de masse. À partir de ce moment, la terre prendra sa place dans l’ordre qui lui est assignée parmi les sphères supérieures de la vie, là où la destinée de tout ce qui est en évolution est sujette à une planification et une étude parfaites et à long terme.

Quand l’illusion du libre-arbitre aura été de plus en plus remplacée par la certitude de la conscience libre et créative, l’homme nouveau trouvera enfin sa place réelle sur terre. Il ne représentera plus la sorte de marginalité incomprise qu’il aura dû subir au cours des premières phases de cette prochaine époque. La vie sur terre deviendra de plus en plus normalisée par rapport à cette nouvelle conscience à travers laquelle les hommes connaîtront la paix. Mais de puissants mouvements de masse précéderont cette grande phase de l’évolution, car les forces de l’involution demeurent très puissantes aujourd’hui, et le pouvoir des forces occultes de l’homme siège encore dans les sphères. Le libre-arbitre doit être remplacé par une liberté réelle afin que l’homme puisse enfin comprendre jusqu’à quel point la vie peut être grande et créative. Le libre-arbitre ne sera plus, dans la conscience nouvelle, qu’une période ancienne de l’involution, avec laquelle il n’aura plus de liens. La brisure avec le passé sera tellement marquée que la prochaine époque sera reconnue comme celle qui n’a plus de mémoire. De fait, la mémoire de l’homme demeurera, mais elle n’aura plus sur lui de pouvoir, car la conscience nouvelle opérera sur une longueur d’onde qui ne fait pas partie de la conscience involutive. Le concept du libre-arbitre d’aujourd’hui sera totalement dépassé.

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La crise philosophique de l’homme sera derrière lui et il pourra enfin rire de son passé, puisque sa conscience nouvelle lui expliquera le pourquoi des choses. Libre de l’illusion du libre- arbitre qui avait été pour lui son cheval de bataille, l’homme pourra concentrer ses énergies mentales vers la construction d’un monde nouveau, à l’intérieur duquel il sera un point cardinal. Finie cette période involutive où l’être humain vivait sous l’impression qu’il n’était qu’une faible créature, ignorant ses origines et le pourquoi de sa descente dans la matière. Tout sera clair pour lui et le libre-arbitre ne viendra plus diviser sa conscience par une impression subjective et ignorante de l’unité de toute conscience dans le cosmos sidéral et planétaire.

La crise du libre-arbitre fera partie de la conscientisation de l’homme nouveau ; ceci est inévitable car la conscience de l’involution doit se confronter à la réalité de l’homme. Cette nouvelle conscience ne sera pas une conscience philosophique ; par conséquent elle ne pourra perdre son temps à se complaire dans des jeux d’esprit qui ont entraîné la confusion. L’évolution de la conscience supramentale sur terre représentera, pour l’être humain, le défi et la conquête ultime de sa vie. Suite à ce défi et à cette conquête, il ne lui restera plus qu’à vivre, c’est-à-dire créer selon le niveau de sa conscience. Les plus évolués des hommes travailleront en étroite collaboration avec des intelligences qui viendront vers eux afin d’aider à l’évolution de la science. Ceci sera possible à cause de la nouvelle conscience supérieure de l’évolution, conscience dont le taux vibratoire permettra à l’homme de communiquer avec les plans parallèles et les mondes supérieurement évolués du cosmos local et universel.

Tant que l’illusion du libre-arbitre n’aura pas été dévoilée complètement par l’homme de la terre, par rapport à ses illusions fondamentales, il sera impossible à ce dernier de connaître une conscience intégrale qui puisse participer créativement et activement à la manifestation des grandes forces psychiques impliquant la conscience humaine. Comme la science a découvert que de grandes forces sont à la base de la matière organisée, ainsi nous découvrirons que l’homme possède en lui des forces qui peuvent commander à l’atome, car tout est énergie dans le cosmos, et tout est appelé à se perfectionner à des niveaux supérieurs d’évolution. Voilà pourquoi la compréhension de l’illusion du libre-arbitre fait partie de la grande découverte de l’homme nouveau.

 

Le libre-arbitre perd sa raison d’être lorsque l’homme a commencé à voir et à comprendre comment fonctionnent les forces de vies sur les plans invisibles de l’univers. Ce concept devient tellement irrecevable qu’on peut dire que l’homme en est devenu à son tour déraisonnable et qu’il souffre pour rien, à cause du conditionnement de son ignorance. Le concept du libre-arbitre fait partie intégrante d’une façon de penser qui sera dépassé au cours de la prochaine époque, quand les hommes conscients se sépareront en esprit des hommes inconscients de la terre. Ces derniers continueront à subir leurs illusions jusqu’à la mort, car leur temps ne sera pas venu d’accéder à ce qui ne se comprend pas par l’intellect ou le mental inférieur involutif.

La conscience et la compréhension du libre-arbitre évolueront chez l’homme intégral. Il prendra conscience de la nature multidimensionnelle de son mental, et l’ego dépassera sa volonté subjective pour connaître sa volonté réelle. Cette dernière naîtra d’une intelligence de la vie fondée sur son rapport étroit avec l’énergie créative du double, et perçue à travers le plan mental supérieur. Le libre-arbitre répond au besoin de la conscience subjective humaine, mais dès que cette dernière a évolué au-delà des limites psychologiques de l’ego, la conscience subjective du libre-arbitre s’étend et va au-delà de la réalisation qu’en a l’homme involutif ; l’être comprend déjà son lien universel avec le double, source de son énergie créative. Le libre- arbitre de l’involution coïncide avec l’illusion égoïque de l’homme, alors que la liberté mentale de l’homme nouveau coïncidera avec la fusion de l’être et de sa lumière.

Autant l’involution donne à l’homme le libre-arbitre, autant l’évolution lui fera réaliser que la liberté de l’être doit être absolue, et basée sur le lien avec les aspects universels de sa conscience, afin de ne plus être régie par les lois de l’expérience de l’âme. Le libre-arbitre a créé chez l’homme l’impression d’être libre, due à l’apport de sa volonté subjective à la construction et au développement d’une vie qui ignore encore les lois de la conscience. À cause de cette impression subjective de sa réalité, l’homme de l’involution ne put jamais saisir la dimension réelle de sa vie.

 

Son intelligence de la vie demeurait limitée à la survie psychologique de l’ego. Par contre, le mental supérieur de l’homme intégral n’obéira pas à la vie planétaire telle qu’imposée par le passé. Il corrigera constamment les facettes déséquilibrantes de sa vie, pour se donner le maximum d’opportunités dans sa définition de la vie, selon sa capacité d’en cerner et d’en faire éclater les limites psychologiques.

Le libre-arbitre ne peut être qu’une illusion pour l’être tant que ce dernier n’a pas réussi à dépasser les limites psychologiques de l’ego. Il ne suffit pas de vivre de la conscience de l’ego, il faut l’élever en intelligence pour reconnaître la nature réelle de la vie. Le libre-arbitre fait partie de l’inconscience involutive, dans la même mesure que la liberté fait partie de la conscience évolutive, et la différence entre les deux est absolue. L’homme nouveau verra très bien le jeu de la vie à travers son expérience subjective, et il comprendra l’illusion du libre- arbitre de l’involution : permettre à l’ego de développer un centre mental inférieur, et le maintenir prisonnier de l’espace et du temps. C’est l’impuissance de l’homme à déchirer les voiles de l’invisible qui fit de son libre-arbitre une mesure importante de sa conscience expérimentale. Au cours de la prochaine évolution, l’illusion sera vaincue et l’être conscient découvrira la relation étroite entre l’invisible et la vie planétaire, afin d’ajuster sa compréhension de la vie et de passer à un autre niveau du réel convenant parfaitement à sa nature cosmique.

Le libre-arbitre subjectif est une trappe cosmique, une forme de déception face à la réalité créative de l’homme. Cette trappe constitue un des aspects les plus élémentaires du mensonge cosmique qui caractérise l’involution ; il doit être éliminé de la conscience humaine, avant que l’être ne passe de l’involution à l’évolution de ses principes. Le mensonge cosmique fait partie de l’organisation interne de la conscience involutive, et le libre-arbitre, additionné de tous les aspects, en est directement le produit, bien qu’il soit, pour l’homme, une mesure importante de son développement égoïque. Que le libre-arbitre représente, pour l’involution, l’aspect ultime de la liberté personnelle, il ne représentera pour l’homme nouveau qu’une dimension inférieure de la conscience future ; il sera remplacé, au cours de l’évolution, par la liberté créative absolue de l’ego et par la dynamique créative du plan mental dont il est aujourd’hui, l’esclave émotivement, puisqu’il ne contrôle pas l’énergie astralisée le liant psychologiquement à la forme subjective de la vie.

 

Les concepts spirituels et philosophiques de l’homme lui sont infusés selon son niveau d’évolution, et cette infusion est inconsciente. Lorsqu’il prendra conscience de cette réalité, son intelligence créative l’emportera sur son intelligence spéculative ; il déchirera les voiles de l’inconscience, qui veut lui faire croire au libre-arbitre planétaire. Il réalisera alors que le libre- arbitre est d’une très grande insuffisance en ce qui concerne la conscience supérieure de l’homme, issue de son pouvoir créatif naturel et cosmique.

L’illusion du libre-arbitre et de son dérivatif, l’intelligence égoïque planétaire, contrecarre grandement l’évolution totale et créative de la conscience. La conscience de l’homme est non seulement personnelle, mais aussi transpersonnelle. C’est à ce dernier niveau qu’il découvrira les secrets de la vie, ses lois fondamentales, les dimensions du réel qui demeurent inaccessibles durant l’involution, où il dut d’abord développer une conscience égoïque suffisamment stable avant de prendre conscience des couches plus subtiles de son être cosmique. L’homme devait vivre une conscience égoïque avant de passer à la conscience universelle, puisque cette dernière demande une élévation considérable du taux vibratoire des corps subtils. L’homme en est à ce point où, sur la courbe évolutive, le concept du libre-arbitre ne suffit plus à la conscience humaine, car l’homme éveillé à la réalité de la pensée objective réalisera que le lien universel en lui existe, et qu’il ne constitue que la pointe de l’iceberg de sa conscience totale et indivisible, tant personnelle que prépersonnelle. Le libre-arbitre constitue une barrière considérable à l’évolution psychologique de la conscience, car il garde l’homme sous l’impression d’être libre, lorsqu’en fait ce dernier ne l’est pas encore. Il lui suffirait de voir comment et jusqu’à quel point il peut vivre sa vie tel qu’il l’entend, pour réaliser qu’il est constamment projeté dans des conditions d’expériences à travers lesquelles il est forcé de vivre pour évoluer sur le plan de l’âme. Son libre-arbitre ne représente qu’un aspect indéfini de sa conscience en évolution. Par contre, l’homme intégral vivra sa vie à la mesure de son pouvoir créatif, en fonction de sa capacité de dépasser les illusions de l’ego expérientiel. Cette liberté réelle lui permettra de réaliser que la vie va au-delà de l’existence, et qu’elle est multidimensionnelle.

 

Le libre-arbitre ne s’apparente à la liberté réelle que dans la mesure où l’homme ne connaît pas d’obstacles à sa volonté ; mais dès que les obstacles surgissent, il s’aperçoit que le libre-arbitre n’a rien de la liberté créative du mental supérieur, et qu’il ne peut servir de mesure de la réalité de la conscience humaine en évolution. La conscience de l’homme nouveau réagira absolument à toute forme d’obstacle dans la vie ; elle se perfectionnera à un tel point que l’être de lumière connaîtra une vie en parfaite harmonie avec sa volonté créative. Cet homme aura dépassé l’illusion du libre-arbitre et reconnu son insuffisance. Il réalisera que la liberté réelle doit être créative à tous les niveaux de la conscience, et non simplement sur le plan psychosocial, où l’homme et la société se fondent dans une sorte d’interdépendance. La conscience de l’homme intégral sera libre dans un sens nouveau : être libre signifiera croître de plus en plus en permanence dans la conscience en évolution.

Libéré de l’illusion subtile du libre-arbitre, l’homme-esprit agrandira son potentiel de vie; il défrichera la terre de sa propre involution pour voir de plus en plus clair à travers la forêt touffue de ses illusions, autrefois rattachées au concept et à la perception du libre-arbitre. Il verra qu’être libre veut dire être maître de sa vie, dans tous ses aspects, et comprendra que les anciens n’avaient aucune idée de ce que signifie, pour l’être intégral la liberté. L’illusion du libre-arbitre ne sera réalisée que par perception extra-sensorielle, au niveau du mental supérieur, car seule la communication télépathique avec le double peut permettre à l’homme de comprendre le pouvoir de l’astral sur son intelligence involutive. Le libre-arbitre et ses conditions voilées font partie du mensonge cosmique ; l’homme ne pourra en relever les voiles que lorsqu’il aura appris à communiquer intérieurement au-delà du plan astral. Jamais l’astral ne révélera cette illusion, car à travers elle se fait la manipulation psychologique de l’ego.

 

Sans la conscience illusoire du libre-arbitre, l’homme ne pourrait développer sa personnalité et progresser égoïquement. Mais à partir du moment où l’être nouveau aura conquis les plans du mental supérieur, il dépassera même cette condition involutive nécessaire, pour en arriver à joindre en lui-même ses aspects cosmiques et planétaires. La jonction de ces aspects élèvera son niveau de compréhension des lois de la vie et du réel. Cela lui permettra de participer activement à l’énergie créative des plans qui descendent vers l’homme, au cours de cette spiritualisation de la matière par l’élévation du pouvoir mental de l’homme sur cette dernière. L’homme nouveau découvrira sa multidimensionnalité ; il recréera, dans son mental, les conditions de vie intérieure qui existaient avant la rupture du lien universel entre la terre et les autres sphères. Mais il vivra son lien différemment, au cours de l’âge nouveau, car sa conscience aura grandi dans la compréhension des lois universelles. Au lieu de vivre ces dernières spirituellement, il les vivra créativement, participant lui-même à toute forme de correction nécessaire au perfectionnement de son propre lien avec l’universel. Le libre-arbitre involutif aura été remplacé par la liberté créative, la nouvelle qualité de sa conscience.

L’illusion du libre-arbitre a fait de l’homme un être terrestre, dans le sens le plus étroit du terme, alors que l’élimination de cette illusion cosmique fera de lui un être de lumière régi par les lois de l’esprit, et non plus par les lois de l’âme et de la mort. Tant qu’il n’aura pas dépassé le stade purement humain de sa conscience, il ne pourra réaliser jusqu’à quel point sa vie involutive est une erreur monumentale que lui seul peut corriger, dans la mesure où il est prêt à se fondre à sa réalité, source de son être. Le prix à payer sera grand, car le libre-arbitre veut que l’homme nie son insuffisance, alors que la liberté lui fera réaliser cette insuffisance. Ainsi, il grandira jusqu’à la pleine maturité de sa conscience universelle. La vie mentale de l’homme doit rejoindre sa réalité universelle, sinon il ne peut vivre qu’en fonction des forces relatives à l’involution planétaire, et cette condition sépare les hommes en tribus, en nations, en régions xénophobes. Conscient d’une liberté créative issue d’une conscience universelle, l’homme ne se laissera plus diviser contre lui-même ; son intelligence créative verra à travers le jeu astral de cette division, qui mène toujours à une forme quelconque de domination.

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L’évolution de la conscience supramentale fera de l’homme nouveau un être libre, dans un sens qui ne peut être compris que par un être libre réellement. La liberté interne de l’homme intégral ne sera jamais comprise par les êtres étrangers à cette unité universelle de la conscience. Au-delà des régimes de pensées, des idéologies spirituelles ou autres, l’homme nouveau vivra pour lui-même sa liberté grandissante. Elle ne servira plus à le protéger contre la vie, mais plutôt contre la mort. Ayant compris les aspects psychiques de la mort, il transposera la vie à un autre niveau ; il vivra une vie mentale reliée à l’infinité du double et, dans un même mouvement, ce dernier descendra vers la matière, dans une fusion de plus en plus avancée. L’énergie créative et la matière s’uniront pour faire de l’homme nouveau un surêtre, un être dont les composantes psychiques et psychologiques auront été unifiées dans le but de mettre un terme à la finalité de la conscience humaine.

Élevé en conscience au-delà des limites psychologiques de la mort, l’être conscient ne connaîtra plus la limitation de l’espace-temps. La vie s’étendra devant lui, d’où il pourra voir de sa vision éthérique les différents plans en évolution, à partir d’une conscience qui ne séchera plus devant la destruction éventuelle du corps matériel. Toute destruction du corps matériel sera élevée à un stade supérieur et transformationnel de la matière psychique de la conscience cellulaire. La conscience des cellules sera tellement élevée que le corps matériel de l’homme intégral passera du stade de bioénergie au stade de biosynthèse, où la résolution vibratoire exigera un état mental sans faille.

L’illusion du libre-arbitre découle de l’absence de compréhension des lois universelles qui agissent à travers l’homme involutif. Lorsque l’être sera passé du stade involutif au stade évolutif de sa conscience, il réalisera que le libre-arbitre fait partie de la dimension humaine de la conscience. Lors du passage à la dimension supérieure de la conscience, la liberté réelle de l’ego demandera que l’être se prête à la réceptivité intérieure de sa conscience universelle, afin de faciliter la communication directe avec le double, qui en représente l’aspect universel, cosmique et parfait, sur les plans invisibles de la réalité. Cette multidimensionnalité de la nouvelle conscience permettra à l’être de comprendre pourquoi le libre-arbitre demeurait illusoire, puisque l’homme ne pouvait reconnaître la communication intérieure avant la levée du voile de la pensée subjective.

 

 

La prochaine évolution donnera naissance à une race d’êtres dont la conscience du libre-arbitre aura été remplacée par la conscience du libre-échange entre le plan psychologique de l’ego et le plan supramental de cet homme invisible, le double. La qualité mentale de l’homme intégral lui permettra d’inférer que le libre-arbitre n’a plus de valeur pour lui, dans la mesure où sa conscience ne cherchera plus à retarder le processus évolutif, à cause du très grand lien qu’il découvrira entre l’énergie de la conscience supérieure et la volonté créative de l’homme, unifiée avec la source de sa propre vie. Tant que la fusion n’aura pas été suffisamment réalisée, le libre-arbitre risquera de demeurer présent dans les recoins de sa conscience. Avec le temps, il disparaîtra et sera remplacé par la conscience libre de l’être- lumière, chez qui matière et esprit ne feront qu’une seule réalité.